La start-up marocaine Clayeco souhaite accroître sa production de briques à base de marc de café. Pour atteindre cet objectif, elle ambitionne de recycler en moyenne 100 tonnes de ce type de résidus par an.
Encore peu connue du public marocain et à l’international, ce sera finalement à travers un article publié le 3 décembre 2021 par l’Organisation des Nations unies (ONU) que Clayeco sera révélée. La start-up est spécialisée dans la collecte, le tri et la transformation de marc de café en briques et en carrelage décoratif et artisanal. « L’isolation thermique procurée par les briques limite l’utilisation du chauffage, une spécificité qui contribue à réduire l’émission de gaz à effet de serre », explique Hamza Laalej, le fondateur de la start-up.
Afin d’obtenir ce résultat, Clayeco mélange de l’argile à du marc de café. Une formule de fabrication qui utiliserait moins d’argile contrairement au procédé classique. Cette démarche permet au même moment de préserver les carrières d’argile. Ce minéral est très demandé dans divers domaines, notamment la cosmétique où il est utilisé pour préparer des shampooings, des crèmes pour le visage, etc.
La recherche de financement
Depuis son lancement en juin 2021, la jeune pousse a produit en moyenne 400 briques. Clayeco veut accroître sa production au cours des prochaines années. Pour les responsables de la start-up, il faudra franchir la barre des 100 tonnes de marc de café recyclées chaque année. Clayeco travaille en partenariat avec une coopérative d’artisans dans la ville de Khemisset, au nord du Maroc. « C’est ainsi que chaque deux jours, l’équipe de Clayeco fait le tour des cafés de la ville pour collecter une bonne quantité de marc», indique l’ONU.
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Le second défi de Clayeco est de mobiliser suffisamment de financement pour étendre ses activités. C’est ainsi que la pépite a déposé un dossier auprès de la Caisse centrale des garanties (CCG) du Maroc qui octroie des fonds aux projets nés au sein d’incubateurs. Selon nos confrères de Yabiladi, Clayeco a besoin de 200 000 dirhams marocains (environ 19 200 euros) pour développer ses activités au Maroc.
Le marc de café, une ressource non valorisée
Avec son invention, Clayeco redéfinit finalement le marc de café aux yeux des Marocains, mais pas du monde puisque sa valeur est reconnue depuis plusieurs années dans certains pays. Au moins 20 millions de tonnes de ce résidu sont produits chaque année sur la planète. Pas encore suffisamment valorisé, le marc de café est pourtant 100 % recyclable et constitue un engrais naturel pour l’agriculture.
Le marc de café peut aussi être valorisé en électricité comme c’est le cas en Angleterre. La société Bio-bean transforme le marc de café en granulés de biomasse pour alimenter les chaudières, ainsi qu’en biocarburant et biodiesel pour les bus, indique Véolia.
Inès Magoum