Bonne nouvelle pour Clean-Seas Morocco (CSM). L’entreprise de recyclage basée à Agadir au Maroc vient de garantir sa matière première plastique auprès de Clean Oceans 2 pour les prochaines années. Selon l’accord, l’initiative européenne collectera 1 million de tonnes métriques de déchets plastiques par an pour Clean-Seas.
La capacité de recyclage des déchets plastiques de l’usine de Clean-Seas Morocco (CSM) à Agadir, sur la côte atlantique sud du Maroc devrait augmenter de 20 à 120 tonnes par jour d’ici fin 2023, et 500 tonnes par jour à l’horizon 2025. Cette ambition, CSM entend la concrétiser avec l’appui de l’initiative Clean Oceans 2, qui fournira désormais la matière première plastique à son usine de recyclage à Agadir. L’annonce est faite le 31 juillet 2023 par la filiale du groupe Clean Vision, basé en Californie aux États-Unis d’Amérique.
Il s’agira exactement de 1 million de tonnes métriques de déchets plastiques par an, collectées par Clean Oceans 2 dans les zones riveraines et côtières des pays en développement en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique. Des régions où 90 % des déchets plastiques qui polluent les océans y pénètrent via les grands réseaux fluviaux, faute de collecte régulière des déchets, de valorisation et d’élimination en amont.
Le recyclage des déchets via la pyrolyse
La sécurisation de ce volume de matière première est essentielle au plan de CSM pour l’expansion de son réseau de conversion plastique (PCN) en Afrique du Nord et permettra de poursuivre les accords d’écoulement. De plus, « ce contrat nous permettra d’offrir une opportunité de financement à risque réduit à nos fournisseurs de dette, dans l’espoir de déboucher sur des sources de capital non dilutives, ce que nous considérons comme une valeur ajoutée pour nos actionnaires, afin d’étendre rapidement le portefeuille de la société », explique Dan Bates, le directeur général de Clean Vision.
CSM estime qu’elle aura besoin de 30 à 100 lignes de tonnes de plastiques par jour pour recycler 1 million de tonnes de plastiques livrées chaque année par Clean Oceans 2. Elle utilisera la technique de la pyrolyse. Il s’agit d’un procédé de distillation permettant de transformer des déchets plastiques en carburant. Chauffés à plus de 400 °C, les déchets plastiques se transforment en gaz. Selon les températures de condensation (refroidissement) de ce gaz, on obtient différents types de carburant, notamment l’essence, le gazole (diesel), de l’huile pyrolytique, du gaz réutilisable dans la combustion, etc.
CSM produira également l’huile de pyrolyse à faible teneur en soufre à partir de matières premières plastiques, destinées aux sociétés pétrochimiques multinationales, qui l’utiliseront pour la fabrication d’emballages en plastique. Ce qui se traduira par des recettes brutes estimées à 360 millions de dollars par an.
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Clean-Seas Morocco contribue aussi à réduire la pollution plastique au Maroc. Un engagement partagé par l’initiative Clean Oceans 2, lancé en 2018 par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement, l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD). Objectif : réduire les rejets de matières plastiques, de microplastiques et d’autres déchets dans les océans grâce à une meilleure gestion des déchets solides, des eaux usées et des eaux pluviales. Les fonds de l’initiative devraient être multipliés par deux d’ici à 2025, soit de 2 à 4 milliards d’euros.
Inès Magoum
