Le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc vient de lancer un processus visant à renforcer les capacités des acteurs régionaux dans le cadre de la mise en œuvre de la Contribution déterminée au niveau National (CDN).
Comment rendre plus facile l’accès aux fonds climatiques internationaux ? C’est une question qui reste d’actualité pour les acteurs territoriaux du royaume marocain. Par le truchement du Centre de Compétences Changement Climatique, le 4C Maroc, le gouvernement a initié un processus intégré de diagnostic, de renforcement de capacités et d’accompagnement au montage et au financement de projets verts dans cinq régions pilote du Royaume. Il s’agit de Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra et Casablanca-Settat, Draâ-Tafilalet et Souss-Massa. Depuis le début du mois de juillet 2018, ce programme a déjà été implémenté dans les trois premières régions. Ses axes prioritaires sont le screening des projets climato-sensibles qui figurent sur les programmes de développement régionaux, de même que les autres documents de planification, et le renforcement des capacités des acteurs régionaux en ce qui concerne l’accès à la finance climatique. De même, ce programme se présente comme le guide de ces acteurs dans la structuration et la soumission des projets éligibles et conformes à la CDN du Maroc.
Les avancées sont remarquables sur le terrain. Les trois premiers ateliers tenus jusqu’à présent ont ainsi permis de mettre à la disposition des acteurs du secteur les informations nécessaires concernant les opportunités de financement dont ils pourraient bénéficier. On leur a également détaillé les critères d’éligibilité pour trouver convaincre les bailleurs de fonds internationaux de la finance verte. Le premier trimestre a également permis d’examiner des projets issus des documents de la planification territoriale afin d’identifier ceux d’entre eux, pouvant être développé et structuré dans le but de les rendre éligibles à la finance climatique.
Le programme de renforcement des capacités se déroulera avec l’appui du projet 4C, de l’IKI (International climate initiative, qui dépend du ministère allemand de l’Écologie), du GIZ (l’agence allemande de coopération internationale), et en partenariat avec le Secrétariat d’État chargé de Développement durable (SEDD).
Le CDN, un apport significatif pour protéger l’environnement
Tout est parti de la COP 21, tenu à Paris en 2015 et surtout de la ratification par le Maroc de l’Accord de Paris sur le climat en 2016. Le royaume avait alors défini une série de politiques publiques pour limiter les réchauffements climatiques. « La Contribution Déterminée au niveau National (CDN) du Maroc est une version bonifiée de la Contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN) que le Maroc a présentée au secrétariat de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) le 5 juin 2015 ». La responsabilité du Maroc est assez faible dans les changements climatiques, mais il a néanmoins tenu à élaborer sa propre CDN, qui offre aussi de nombreuses opportunités. Pour le royaume, les ambitions mondiales pour combattre les changements climatiques appellent à un engagement conséquent de toutes les parties tant en matière d’atténuation, d’adaptation que de moyens de mise en œuvre, d’approches de coopération et de transparence. Pour ainsi répondre favorablement à la recommandation de l’Article 3 de l’Accord de Paris, la CDN traduit le désir du Royaume de lutter sans faiblir contre le changement climatique. Une lutte qui ne fait que commencer…
Luchelle Feukeng