Dans la région de Casablanca-Settat, les autorités sécurisent l’accès à l’eau potable pour la desserte des populations, en prenant de nouvelles mesures. Dévoilées par le gouverneur de Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, elles sont entrées en vigueur le 23 janvier 2024.
Ainsi, depuis une semaine, le lavage des voitures, des rues, des places et espaces publics avec de l’eau potable est interdit les lundis, mardis et mercredis. Et pendant les jours autorisés, les ateliers de lavage et les salles de bains sont invités à rationaliser leur consommation d’eau potable.
Dans la région la plus peuplée du royaume chérifien avec près de 7,6 millions d’habitants en 2022, la plantation des gazons, que ce soit par les administrations ou les particuliers, et les entreprises de jardinage et les pépinières « doivent respecter cette règle sous peine de sanctions », prévient Mohamed Mhidia.
Eau potable : quand les vies humaines priment sur le développement
Par ailleurs, l’arrosage des espaces verts et des terrains de jeux se fait désormais avec de l’eau non potable ou de l’eau de puits. Le remplissage des piscines publiques et privées quant à lui, n’est autorisé qu’une fois par an, à condition que ces piscines soient équipées de systèmes de recyclage de l’eau (le principe est de filtrer et purifier l’eau usée pour la rendre réutilisable, Ndlr). Les pratiques illégales de pompage ou de détournement d’eau de puits, de sources d’eau et de réseaux d’eau sont également réprimées depuis le 23 janvier 2024.
Casablanca-Settat prévoit aussi des campagnes de sensibilisation pour inciter les consommateurs d’eau, qu’ils soient grands ou petits, à économiser de l’eau potable et à éviter le gaspillage. Elles seront organisées par les autorités publiques, les entreprises de distribution et les associations de la société civile. Des décisions qui resteront en vigueur jusqu’à ce que la situation hydrique s’améliore dans la région marocaine.
En effet, comme plusieurs régions marocaines, Casablanca-Settat est accablée par une sécheresse exceptionnelle qui entre dans sa sixième année consécutive. Parmi les conséquences majeures, l’assèchement des eaux de surface, qui a très vite poussé les populations à se tourner vers l’eau potable pour approvisionner leurs activités, au détriment de la survie des ménages.
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Ces restrictions interviennent alors que les travaux de la plus grande station de dessalement de l’eau de mer du royaume d’Afrique du Nord ont été lancés le 23 janvier 2024 par le groupe espagnol Acciona. L’entreprise met en œuvre le projet hydraulique en consortium avec les sociétés marocaines Afriquia Gaz et Green of Africa. La future usine fournira 300 millions de m3 d’eau par an d’ici à 2030 aux Marocains, à partir des bassins du Bouregreg et de l’Oum Er Rbia.
Inès Magoum