Alors que 42 % du potentiel côtier marocain est menacé par l’érosion, la Banque mondiale lance avec le gouvernement du Maroc, le Programme pour la résilience et la gestion intégrée des risques de catastrophes. L’initiative permettra l’amélioration des conditions de vies des populations à travers des investissements climatiques dans plusieurs secteurs affectés par le dérèglement climatique.
Au Maroc, l’érosion côtière touche les deux tiers des plages notamment à Tanger où le phénomène pourrait entrainer d’ici à 2030 la perte de 99 % des infrastructures portuaires et de 63 % de la zone industrielle de cette ville touristique, selon la Banque mondiale. Face à cette situation, l’institution financière lance en partenariat avec le gouvernement marocain le Programme pour la résilience et la gestion intégrée des risques de catastrophes.
« Des hauts risques d’inondations dus à l’élévation du niveau de la mer ont été observés notamment dans la lagune de Nador, la ville côtière d’Essaouira, la rivière Moulouya et son delta, ainsi que dans les basses plaines côtières de l’Oued Nekkor et de l’Oued Laou. L’objectif est donc de soutenir le Maroc dans ses efforts visant à faire face aux risques climatiques », indique la Banque mondiale.
L’initiative qui sera mise en œuvre jusqu’au 31 décembre 2023 vise le renforcement des systèmes d’alerte précoce et de la surveillance hydrométéorologique nationale, ainsi que le développement de l’agriculture intelligente et des ressources en eau.
La résilience climatique
Dans le même temps, la Direction de la gestion des risques naturels nouvellement mise en place par le royaume chérifien s’appuiera sur le soutien financier et technique de la Banque mondiale afin d’introduire des cursus universitaires spécialisés dans le risque climatique et d’améliorer les méthodes de collecte de données sur les émissions de dioxyde de carbone. En outre, l’institution de Bretton Woods prévoit également d’augmenter les investissements dans les stations météorologiques. Les projets concerneront en priorité les secteurs les plus touchés par les effets du changement climatique, notamment l’agroforesterie et le tourisme qui seront prioritaires.
Plus tôt en mai 2022, la Banque mondiale a annoncé l’octroi d’un prêt de 350 millions de dollars au Maroc pour la mise en œuvre d’un programme de développement de l’économie bleue. Il permettra d’investir dans des domaines clés de l’économie bleue, notamment le tourisme durable et le sous-secteur de l’aquaculture, la formation professionnelle dédiée à la gestion de l’économie bleue, ainsi que la protection et la gestion des services écosystémiques.
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Le financement de ce programme porte également sur la création de 14 nouvelles exploitations aquacoles, mêlant notamment élevage de crustacés et culture d’algues. D’ailleurs, cette activité pourrait attirer de futurs investissements et générer de nouveaux emplois pour les femmes et les jeunes dans ce pays d’Afrique du Nord.
Benoit-Ivan Wansi