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MAROC : face au stress hydrique, Casablanca mise sur le rationnement de l’eau potable

MAROC : face au stress hybride, Casablanca mise sur le rationnement de l’eau potable ©PhotoSky/Shutterstock

Alors que le Maroc est frappé par le stress hydrique, la ville portuaire de Casablanca située à 93 km au sud de la capitale Rabat tente de s’adapter au phénomène. Dans ce contexte, Lydec, la filiale marocaine de groupe français Suez qui gère la distribution de l’eau potable et de l’électricité ainsi que la collecte des eaux usées, a lancé du 19 au 26 mars 2022 une campagne de sensibilisation dans le but de rationner la consommation d’eau des populations.

Dans un contexte marqué par l’absence de précipitations, cette campagne qui cible les 4 millions d’habitants de la région, a pour objectif d’assurer une meilleure gestion du déficit des ressources en eau, de la pénurie d’eau (vigilance, alerte et crise), des réserves en eau durant la saison estivale notamment à travers le plan de réajustement des consignes de pression et des débits, la réduction des pertes en eau, les solutions alternatives d’approvisionnement et l’augmentation des ressources en eau non conventionnelles.

« La campagne met en place un dispositif de communication et de sensibilisation à la préservation des ressources en eau visant les différentes parties prenantes à travers une opération sur les réseaux sociaux, la distribution de flyers, les rencontres de sensibilisation au profit des écoles et des associations de quartiers », indique l’entreprise dirigée par Jean-Pascal Darriet, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau célébrée le 22 mars.

Une situation délicate

Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), le Maroc dispose seulement de 500 m3 d’eau potable par habitant et par an, contre 2 500 m3 en 1960. Un chiffre sous la barre des 1 000 m3 d’eau recommandés pour chaque habitant par an. Le World Resources Institute (WRI), une organisation environnementale américaine, indique pour sa part que le Maroc atteindra un niveau de stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2040 avec notamment la perte de 80 % de ses ressources en eau. En 2015 et 2016 par exemple, la rareté des pluies a fortement touché l’aridité naturelle de certaines régions du Maroc à l’instar du Rif, de Rhamma et de Drâa-Tafilalet où se trouve la ville de Zagora peuplée de plus de 152 000 habitants.

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Dans ce pays d’Afrique du Nord où le climat semi-aride est favorable aux aléas climatiques caractérisés par une alternance des années humides et d’autres plus sèches, l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) a recensé 53 centres urbains déficitaires en 2021, soit 7 % du réseau d’eau potable géré par l’office et 22 centres exposés en 2022. Face à la vulnérabilité de la nappe phréatique et la baisse des niveaux des puits qui rendent difficile l’approvisionnement en eau de nombreux Marocains, le roi Mohammed VI a instruit la mise en place d’une commission chargée d’élaborer un plan d’eau national visant à rééquilibrer la répartition des ressources et assurer l’accès à l’eau potable à tous les habitants.

Benoit-Ivan Wansi

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