Les villes africaines évoluent pour la plupart au rythme des pénuries d’eau. Cette situation, elles la doivent notamment à la sécheresse qui entraîne une diminution importante des précipitations, pourtant nécessaires à la recharge des réserves d’eau. La ville marocaine de Fès, qui accueille la troisième Conférence internationale sur l’eau et le climat (CIEC 3), du 6 au 7 juillet 2023 n’en fait pas exception. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), son volume annuel par habitant atteint à peine 500 mètres cubes d’eau douce, contre 2 500 m3 en 1960, et ce constat est le même dans tout le Maroc.
L’une des pistes de solutions pour éviter la disparition complète des ressources en eau au Maroc et dans d’autres pays frappés par la sécheresse est l’amélioration de la gestion des bassins hydrologiques. Cette solution de résilience a d’ailleurs motivé le choix du thème de la CIEC 3, intitulé « gestion de bassin, clé pour l’adaptation et l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) ». Pour mémoire, les bassins hydrographiques ou bassins versants recueillent et stockent les ressources en eau, ce qui en fait un réservoir important. En outre, ils permettent la circulation de l’eau sous la surface du sol, qui va s’écouler et rejoindre les autres cours d’eau.
Au cours de la rencontre de deux jours organisée par le ministère marocain de l’Équipement et de l’Eau, en collaboration le Réseau international des Organismes de Bassin (RIOB) et le Conseil mondial de l’eau (CME), les dirigeants du monde entier, les organisations internationales, les bailleurs de fonds et les organismes de bassins (nationaux et transfrontaliers) seront ainsi amenés à partager leurs expériences dans la gestion des bassins hydrologiques.
En tout, cinq sessions sont prévues pour échanger sur cette thématique cruciale en vue de la sécurité de l’eau à l’heure du changement climatique. Elles sont intitulées « Innovation et technologies pour l’économie de l’eau », « Gestion des eaux souterraines : enjeux et perspectives », « Gouvernance de l’eau : pour une meilleure cohérence intersectorielle », « Mobilisation des ressources en eau : quelle prise en compte du coût réel de l’eau?» et « Engagements par et pour les bassins : pour la mise en place de l’Agence de l’Eau 2030 ».
« La CIEC 3 sera également l’occasion de prendre de nouveaux engagements afin de compléter et d’enrichir le Plan d’’action de Dakar pour les bassins des lacs, des fleuves et aquifères, issu du Segment de haut niveau consacré aux bassins et à leur gestion lors du Forum Mondial de l’Eau de Dakar, pour aboutir à des solutions utiles et concrètes », indique l’Office internationale de l’eau (OiEau), qui prendra également part à la troisième Conférence internationale sur l’eau et le climat dans la ville de Fès.
Inès Magoum