Une nouvelle unité s’assure désormais de la préservation de l’environnement à Casablanca au Maroc. Il s’agit de « la police de l’environnement » mise en place récemment par le Conseil de la ville marocaine. À en croire les autorités municipales, la nouvelle unité, qui se veut autonome, réprime les rejets illégaux et autres infractions liées aux déchets dans la capitale économique.
En effet, si la gestion des déchets à Casablanca a été confiée depuis 2019 à Averda, une entreprise basée aux Émirats arabes unis (EAU) et à l’entreprise familiale marocaine Mecomar jusqu’en 2026, la pollution est loin de vivre ses derniers jours dans cette ville de plus de 3,3 millions d’habitants. La ville marocaine produit, pour les seuls déchets ménagers, en moyenne 1,2 million de tonnes par an et la majeure partie de ces ordures se retrouve dans les rues et les cours d’eau. La cause à des comportements irresponsables des populations.
Diminuer les infractions de 50 % d’ici à 2028
Afin de limiter l’élimination anarchique des déchets à Casablanca, la vingtaine d’agents de la « police de l’environnement » a reçu le feu vert des autorités municipales pour infliger des amendes aux citoyens récalcitrants. L’unité bénéficiera de l’appui de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) et du ministère marocain de la Justice.
Les autorités de la municipalité de Casablanca espèrent que cette démarche fera diminuer les infractions à l’origine de la pollution dans la ville de 50 % d’ici à 2028. Cette politique permettra également de réduire la pression sur les ressources en eau. « La police de l’environnement » dispose d’un budget annuel de 30 millions de dirhams marocains (plus de 2,7 millions d’euros) pour remplir ses missions régaliennes. La commune de Casablanca apportera 70% de cette enveloppe et le ministère marocain de l’Intérieur les 30% restants. Selon les autorités municipales, les travaux sont en cours sur un cadre juridique afin que les tâches du nouveau service et de la police de l’environnement existante soient clairement définies.
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Pour réduire la pollution à Casablanca, les autorités misent aussi sur la valorisation des déchets. La ville portuaire mettra prochainement en place une décharge dotée d’un centre de valorisation et de tri des déchets sur un terrain de 260 hectares. L’installation sera située dans la localité limitrophe de Médiouna, où se trouve actuellement l’ancienne décharge toujours opérationnelle malgré son obsolescence.
Le projet dont les travaux de construction démarreront au cours de cette année 2023, sera mis en œuvre par la Société de développement local (SDL) Casa Baia pour un coût total de 4 milliards de dirhams (près de 378 millions d’euros). Les fonds seront mobilisés avec le concours du ministère marocain de l’Intérieur.
Inès Magoum