Au Maroc, la gestion des déchets industriels reste très sensible. Le royaume chérifien produit 1,5 million de tonnes de déchets industriels chaque année, dont environ 350 000 tonnes identifiées comme dangereuses. Selon les autorités marocaines, seuls 23 % de ces déchets sont valorisés dans le royaume ; pourtant ceux-ci sont très nocifs pour l’Homme et l’environnement.
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (TTA) et cinq associations représentant les investisseurs de la zone franche d’exportation de Tanger, les zones industrielles de Gzenaya, de Mghogha et Al Majd, ainsi que la zone franche Tanger Automotive City, veulent améliorer la gestion des déchets industriels au Maroc. Le 15 avril 2021, ces acteurs clés de l’économie marocaine ont ainsi lancé des études pour la valorisation des déchets industriels dans le royaume chérifien.
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Dans un premier temps, le projet de gestion des déchets se déploiera à Tanger, le deuxième poumon économique du Maroc après la ville de Casablanca. L’initiative, mise en œuvre par un bureau international spécialisé permettra de définir le meilleur modèle de gestion de ce type de déchets pour la ville de Tanger. Ce modèle pourra ensuite être appliqué à d’autres villes du Maroc. Les études qui s’étendront sur quatre mois favoriseront également le développement d’une économie circulaire autour des déchets industriels, créant ainsi des opportunités d’emploi pour les jeunes Marocains.
Le financement de la SFI
La réalisation des études sur la gestion des déchets industriels à Tanger est financée par la Société financière internationale (SFI), une filiale du groupe de la Banque mondiale responsable du financement du secteur privé. Les résultats produits au terme des investigations serviront également aux entreprises de gestion des déchets, qui souhaiteraient investir ou s’implanter au Maroc, à l’instar de Suez. Dans ce royaume d’Afrique du Nord, le groupe français gère les déchets produits dans les usines des constructeurs automobiles PSA et Renault.
En mars 2021, la filiale locale du géant français de l’environnement Suez Maroc a également gagné le contrat de gestion des déchets de la Société marocaine des tabacs (SMT). Ce nouveau contrat s’étendra sur une durée de 2 ans.
Inès Magoum