Le directeur de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee), qui vient d’achever une visite sur site, a annoncé que la station d’Oum Azza, dans la région de Rabat au Maroc, était désormais en phase d’essai industriel.
Dans le cadre du projet d’alimentation en eau potable de la zone côtière Casablanca-Rabat, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) a entrepris la construction d’une usine de traitement de l’eau dans la commune d’Oum Azza, dans la région de Rabat. Abderrahim El Hafidi, le directeur de cette entreprise, responsable de la production et de la distribution des ressources hydriques du Maroc, a effectué une visite d’inspection sur site de l’usine de potabilisation de l’eau.
Résultat : le chantier de la station d’Oum Azza est quasiment achevé. La nouvelle infrastructure serait même déjà en phase d’essai industriel. À terme, elle sera capable de produire de l’eau potable avec un débit de 432 000 m3 par jour. L’installation sera accompagnée d’une station de pompage d’eau brute, d’une station de préchloration et d’une conduite d’adduction sur 77 km.
Au cours de sa visite, Abderrahim El Hafidi a demandé aux ingénieurs responsables des travaux de mettre l’accent sur la qualité de l’eau potable, mais de veiller aussi à la valorisation des boues issues de la station de traitement et de recyclage des eaux grises (eaux de lavage) qui est également prévue à Oum Azza.
De l’eau pompée depuis le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah
Le directeur de l’Onee tient aussi à la performance des installations en matière d’efficacité énergétique, dans le cadre de ce projet d’alimentation en eau potable de zone côtière Casablanca. L’eau traitée à la station d’Oum Azza est pompée à partir de la retenue du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, située à environ 20 km au sud-est de Rabat-Salé, sur l’Oued-Bouregreg.
Le barrage a fait l’objet de nombreuses critiques ces derniers mois. Selon plusieurs observateurs et parlementaires marocains, l’eau du barrage serait impropre à la consommation. Des suspicions balayées par Charafat Afailal, la secrétaire d’État chargée de l’Eau. Devant la chambre des représentants en janvier 2018, elle a affirmé que « toutes les analyses effectuées sur les eaux brutes, traitées, produites et distribuées ont démontré que l’eau du barrage était conforme aux normes en vigueur » et que sa qualité ne s’était pas détériorée. L’enjeu est de taille puisque le projet nécessite un investissement de 2 milliards de dirhams marocains, soit plus de 182 millions d’euros. L’investissement est assuré par un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) et par les fonds propres de l’Onee.
Jean Marie Takouleu