Le projet Massire s’attache à sélectionner à travers une approche participative des innovations à fort potentiel en matière de gestion de l’eau et à évaluer leurs conditions d’adoption en Afrique du Nord. Il a été officiellement lancé par le Cirad le 2 mai 2019 à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II à Rabat, capitale du Maroc. Le Cirad est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes. Le projet Massire vise notamment à améliorer l’accès à l’eau dans le secteur agricole. Il devra permettre, selon Naoufel Telahigue, l’une des responsables du Fonds international pour le développement agricole (Fida), « de renforcer les capacités des populations rurales et leurs accès aux actifs, aux technologies, aux services et aux marchés dont ils ont le plus besoin pour pouvoir monter des entreprises agricoles à la fois rentables et durables ». Le projet est entièrement financé par le Fida, conformément à un accord signé entre les deux parties le 29 avril 2019. Les enjeux environnementaux du projet sont bien mis en exergue par ceux qui le portent, comme l’a reconnu Michel Eddi, PDG du Cirad : « avec le changement climatique, la gestion de l’eau constitue un enjeu scientifique et de développement majeur ».
Le déploiement du projet Massire
Sur le terrain, le projet aura une durée de vie de quatre ans. Les acteurs devront identifier des innovations techniques (nouvelles technologies de pompage solaire, réutilisation des eaux usées…) et organisationnelles (gouvernance de l’eau, système d’innovations…). Concrètement, il est prévu, comme l’a expliqué le coordonnateur du projet, Marcel Kuper, « de positionner les petits agriculteurs familiaux au cœur des systèmes d’innovations agricoles et ruraux durables, où ils pourront interagir continuellement avec les acteurs de l’innovation. »
Les experts devront à cet effet sélectionner des innovations remarquables dans le secteur de l’eau et évaluer ensuite les conditions de leur mise en œuvre en Afrique du Nord. Les porteurs de projets dont les idées seront retenues recevront une formation technique en vue de renforcer leurs capacités, chacun dans sa spécialité.
Luchelle Feukeng