Les autorités marocaines ont annoncé récemment un investissement de 30 millions d’euros dans la construction de la station de dessalement de l’eau de Sidi Ifni, dans le sud-est du Maroc. Les fonds sont prêtés par Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement.
L’agence allemande de développement, Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), vient d’accorder un prêt de 30 millions d’euros pour le projet de construction de la station de dessalement de l’eau de Sidi Ifni, dans le sud-est du Maroc. La signature de l’accord de prêt a eu lieu en mars 2019, mais les autorités marocaines ne l’ont annoncé que très récemment au journal officiel.
Il s’agit d’un projet ambitieux pour l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) du Maroc, dans la mesure où il va permettre de sécuriser l’alimentation en eau potable des populations des zones urbaines de Sidi Ifni, Tiznit et Tlat Lakhssa. Dans ces localités, l’eau est une denrée rare. Le projet de dessalement permettra d’accompagner la transition vers une gestion intégrée de l’eau en milieu urbain. La future usine de dessalement devrait également permettre la fourniture d’eau potable dans les communes rurales situées sur le littoral atlantique (nord), entre la ville de Tiznit et celle de Sidi Ifini : à Arbaa Ait Abdellah, Tnine Amlou, Iminfast, Mes, Mirle, Sbouya, Tengarfa, Tioughza, ArbaaSahel, Sidi Bouabdellah et Tnine Aglou.
La composante d’un plus grand projet
Le projet de dessalement de l’eau de Sidi Ifni comprend la construction de six forages côtiers pour le pompage de l’eau de mer. L’ensemble des forages fournira 225 litres d’eau par seconde. Cette eau sera acheminée vers l’usine par une conduite d’un diamètre compris entre 250 et 500 mm sur une distance de 4,4 km.
L’eau sera alors traitée par osmose inverse dans l’usine dessalement d’une capacité de 100 litres par seconde. Mais l’Onee prévoit d’étendre la capacité de l’usine à 200 litres d’eau par seconde dans un futur proche. L’eau potable issue de la station suivra une conduite de 1,5 km avant d’atteindre un réservoir d’une capacité de 500 m3. Le projet comprend aussi l’installation d’une canalisation d’un diamètre de 400 à 500 mm sur une longueur de 60 km.
L’eau ainsi acheminée sera une fois de plus stockée, cette fois dans un réservoir de mise en charge d’une capacité de 100 m3. Le précieux liquide sera enfin acheminé dans les villes et villages concernés par le projet, grâce à la pression fournie par cinq stations de pompage. Mais avant cela, l’Onee devra réhabiliter le réseau de distribution de l’eau potable de la ville de Sidi Ifni. L’ensemble de ces réalisations fait partie de la composante II du Projet de gestion intégrée de l’eau en milieu urbain. Ce dernier concerne aussi la sécurisation de l’alimentation en eau potable de la zone urbaine d’Al Hoceïma sur la côte nord du Maroc, la sécurisation ainsi que l’alimentation en eau potable de la ville de Tarfaya et de la commune rurale Tah dans le sud-est du royaume, sans oublier l’appui institutionnel à une bonne gouvernance intégrée de l’eau.
Jean Marie Takouleu