La ministre ivoirienne de l’assainissement et de la salubrité a tenu à faire le déplacement pour Ain Baïda. Anne Désirée Ouloto était dans cette commune située près de Fès dans le nord-ouest du Maroc pour l’inauguration d’un centre de tri de déchets. Il a été construit par le groupe marocain Ozone Environnement et Services. C’est lui qui gère les déchets à Fès, une ville de plus de 1,2 million d’habitants. Sur place, il collecte 1 200 tonnes de déchets par jour. Anne Désirée Ouloto voudrait-elle faire construire une unité de tri en Côte d’Ivoire ? Rien n’est moins sûr. Mais Ozone gère déjà les déchets dans plusieurs villes côtières de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Le centre de tri d’Ain Baïda a nécessité un investissement de 54 millions de dirhams, soit plus de 5,3 millions d’euros. Il affiche une capacité de tri de 300 tonnes par jour, extensible à 600 tonnes.
Une unité inspirée de la technologie allemande
L’usine d’Ain Baïda résulte d’un contrat existant entre la ville de Fès et le groupe Ozone, d’une valeur de 150 millions de dirhams, soit plus de 13,8 millions d’euros. La BMCE, une banque commerciale marocaine, lui a apporté son soutien. « Cette unité, qui travaille selon un procédé semi-automatique, basé sur une technologie allemande, réalise un tri mécanique des déchets collectés, puis procède à un affinage manuel par des trieurs, formés à cette fin », explique Aziz El Badraoui, président directeur général du groupe Ozone Environnement et Services. Sans dévoiler le nom de la société, Aziz El Badraoui estime que les professionnels allemands ont apporté des « outils de traitement performant et de qualité ».
L’usine a été construite sur 6 hectares et devrait employer directement 50 personnes, dont 32 chiffonniers qui doivent encore être formés aux nouvelles techniques de tri, et 200 autres indirectement. L’unité semi-automatique est constituée d’une aire de stockage, d’un broyeur de plastique, d’un bassin de lavage de plastique, de blocs sanitaires, d’un bloc administratif et d’un poste de transformation électrique, d’une unité de tri, de postes de sécurité et de parkings. Tout ce dispositif devrait permettre de valoriser plus de 28 % des déchets triés.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme national des déchets ménagers. Il devrait permettre, entre autres, la réalisation des centres d’enfouissement et de valorisation au profit de toutes les villes d’ici 2020, ou encore le développement de la filière de « tri-recyclage-valorisation », avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20 % de recyclage dans deux ans.
Jean Marie Takouleu