Le Mouvement des entreprises de France (Medef) effectuera une mission en octobre 2019 au Maroc. Objectif : prospecter les opportunités d’affaires disponibles dans les domaines de la ville durable, des énergies renouvelables, de la mobilité et de l’environnement. La délégation de patrons français fait le déplacement moins de neuf mois avant le 28e sommet Afrique-France consacré la ville durable. Une initiative qui vient renforcer la position du royaume chérifien en tant que hub africain des énergies renouvelables et du développement durable.
Le Medef, premier réseau d’entrepreneurs de France, jette son dévolu sur le marché marocain de l’économie verte. Sous le thème « Innovation et ville durable », une délégation de l’organisation patronale française se rendra au Maroc en octobre 2019. C’est l’une des résolutions annoncées lors des travaux de l’université d’été du Medef, qui se tenait les 28 et 29 août 2019 à Paris en France. « La mission explorera les opportunités liées notamment aux villes intelligentes, aux énergies renouvelables, à la mobilité et à l’environnement, » a précisé Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), partenaire de cette initiative.
Les entrepreneurs s’intéressent notamment au port Tanger-Med, qui développe des solutions de mobilité durable. Quant aux secteurs de la ville durable et des énergies renouvelables, les patrons français veulent bénéficier du rôle stratégique joué par le royaume à travers le reste du continent.
Maroc, le hub africain des énergies renouvelables
Les chefs d’entreprises français seront cornaqués par Fabrice Le Saché, vice-président, porte-parole du Medef et bon connaisseur de l’économie verte africaine, puisqu’il est également président d’Aera Group, une société qui intervient en Afrique sur la compensation carbone. Dans une interview accordée à l’agence Maghreb Arabe Presse (MAP), il justifie la mission du Medef par le dynamisme de l’économie chérifienne, avant d’ajouter que « le Maroc c’est aussi un hub pour certaines de nos entreprises vers l’Afrique notamment subsaharienne ».
Le Maroc joue en effet un rôle stratégique dans le secteur énergétique et contribue à l’expansion des énergies renouvelables sur le continent. Pour implémenter cette vision, le pays nourrit l’ambition de porter à 42 % la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à l’horizon 2020.
Cette position du Maroc est approuvée par la Banque africaine de développement (Bad). Au lendemain de la clôture des Assemblées annuelles 2018 de la BAD, son président, Akinwumi Adesina, a sollicité l’aide technique du Maroc pour la réalisation de l’initiative « Du désert à l’électricité ». Il s’agit d’un projet qui vise à produire 10 000 mégawatts d’énergie solaire en exploitant l’électricité provenant du soleil dans tout le Sahel, ce qui permettra de connecter 250 millions d’Africains. « Le Royaume, à travers la Masen (L’Agence marocaine pour l’énergie solaire, NDLR), peut accompagner et apporter une précieuse aide technique afin d’atteindre les objectifs de ce projet », a déclaré le président de la BAD.
Outre l’attractivité du Maroc dans le domaine du solaire, la mission du Medef s’intéressera à la ville durable, et notamment le projet de construction de la cité écologique de Zenata, au nord-est de Casablanca.
Cet aspect de la mission du Medef au Maroc entre dans le cadre de la préparation du 28e sommet Afrique-France, qui se tiendra du 4 au 6 juin 2020 à Bordeaux, en France, et sera placé sous le thème de la ville durable. « Au-delà des infrastructures et des services essentiels aux citoyens, les villes de demain doivent être sûres, vivables et attractives, notamment pour nos jeunesses. Les sujets abordés iront des routes et du traitement des déchets jusqu’à l’agriculture respectueuse de l’environnement et l’accès à la santé, à l’éducation et au sport », indique dans un communiqué Richard Attias et Associates, l’agence retenue dans le cadre de l’organisation du sommet.
La délégation du Medef prévoit également de visiter le salon Pollutec Maroc, consacré aux équipements, technologies et services de l’environnement.
Boris Ngounou
