Le Maroc réaffirme sa volonté d’essaimer à travers l’Afrique les compétences acquises dans le domaine des énergies renouvelables. C’est tout l’objet de l’atelier de formation, organisé le 17 décembre 2018 à Marrakech sous le thème : « les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique au service de l’électrification décentralisée et du pompage solaire en Afrique ». Cette initiative vise à renforcer les capacités techniques et opérationnelles des pays africains (et amis) du Maroc, dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, en se fondant sur l’expérience marocaine en la matière.
Cet atelier comprend des programmes de formations composées de séquences théoriques et pratiques, avec un accent mis sur le rôle des systèmes d’électrification rurale décentralisée, le pompage solaire et l’impact sur le développement socio-économique.
La formation est assurée sur le plan technique par l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (Amee). Son directeur, Said Mouline, assure que le continent africain est appelé, aujourd’hui plus que jamais, à renforcer ses capacités en matière d’efficacité énergétique. « Plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité alors que le continent dispose d’un grand potentiel en énergies renouvelables », a-t-il indiqué à l’ouverture des travaux.
La légitimité du Maroc sur les énergies renouvelables
Dans le classement Climate Change Performance Index 2019 (CCPI 2019), le Maroc est désormais le premier pays africain et le cinquième sur le plan mondial, dans les efforts fournis pour contrer le changement climatique. Le pays est en passe d’atteindre son objectif, concernant le mix électrique, de 42 % de capacités d’énergie renouvelable installées d’ici 2020 et de 52 % d’ici 2030, grâce à la connexion de la plus grande centrale solaire au monde (la centrale d’Ouarzazate, 160 mégawatts) et de nouveaux parcs éoliens à son réseau électrique.
C’est fort de cette réussite, que le royaume chérifien assiste les autres pays africains. En 2016, au lendemain de la COP22, l’Agence marocaine de coopération internationale (Amci) a lancé en partenariat avec l’Amee, des programmes de renforcement des capacités destinés aux pays partenaires, issus du continent africain. Cette formation affiche la participation d’une vingtaine d’acteurs du secteur privé, public et du monde associatif, venus du Togo, du Sénégal et de la Mauritanie.
Plus récemment, lors de la COP24 à Katowice, en Pologne, le royaume a signé avec le Sénégal, un mémorandum d’entente sur la coopération dans le domaine de l’environnement. « Ce mémorandum vise à mettre en application la politique de protection de l’environnement définie dans les deux pays. Le Sénégal devra notamment tirer profit de l’expérience marocaine en matière de gestion des déchets et des énergies renouvelables » a déclaré Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargée du développement durable au Maroc. Encore un exemple de la diplomatie verte que le Maroc déploie à l’égard de ses voisins du Sud.
Boris Ngounou