Le risque de sécheresse suscite une grande inquiétude au Maroc. La saison agricole en cours est marquée par une importante baisse des précipitations. « Nous sommes passés à 141 millimètres contre une moyenne de 254 millimètres au cours des 30 dernières années, soit un déficit de 44 % par rapport à une année normale », s’inquiète Aziz Akhannouch, le ministre marocain de l’Agriculture. « Les retenues des barrages du pays ont également connu une baisse significative », souligne-t-il.
Cette situation met sérieusement à mal la sécurité économique du pays. Le secteur agricole étant le premier contributeur au produit intérieur brut (14 %) du Maroc, devant le tourisme et l’industrie. « En 2019 nous avions enregistré une chute de la valeur ajoutée agricole de 3 à 4 %. Cette année elle sera probablement de l’ordre de 5 % », affirme Ahmed Lahlimi, le patron du Haut-commissariat au plan (HCP), chargé des statistiques officielles au Maroc.
C’est dans ce contexte que le Maroc a décidé de renforcer sa coopération avec la Hongrie pour une meilleure gestion de ses ressources hydriques. Le ministre marocain de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara, et Sandor Pinter, le ministre hongrois de l’Intérieur, responsable du secteur de l’Eau, se sont ainsi entretenus le 7 mars 2020 à Budapest, la capitale de la Hongrie. Les deux hommes ont convenu d’un partenariat modèle. Celui-ci permettra de former des étudiants et des chercheurs marocains en matière de gestion des ressources hydriques.
Des formations continues…
Dans le cadre de ce nouveau partenariat, la Hongrie s’engage à proposer une formation continue aux étudiants et aux chercheurs marocains sur la gestion des ressources hydriques et des phénomènes naturels tels que les inondations et la sécheresse. Ils recevront également une formation concernant le traitement de l’eau. « La Hongrie a développé des technologies innovantes et efficaces, notamment dans les domaines agricole et climatique. Elle est disposée à partager son expérience avec le Maroc », affirme Sandor Pinter. Le Maroc s’est quant à lui engagé à partager ses expériences avec la Hongrie dans le domaine de la gestion des ressources hydriques et à élargir cette coopération. Il prévoit d’inclure l’Afrique subsaharienne à travers des projets concrets conformément à des programmes ciblés.
En dehors de ce partenariat, les deux pays ont signé le programme exécutif du mémorandum d’entente conclu entre le Maroc et la Hongrie à Budapest en 2016, afin d’assurer le suivi des projets et programmes conjoints pour la période allant de 2021 à 2023. Ces projets portent essentiellement sur la gestion des ressources en eau et le renforcement des programmes de lutte contre le changement climatique dans le monde rural.
Inès Magoum