Pendant la conférence internationale sur le dessalement tenue à la fin du mois d’octobre 2019 à Dubaï, un prix a été décerné à la filiale marocaine du groupe espagnol Abengoa pour le projet Chtouka en cours depuis juillet 2018 au Maroc. Le projet est honoré pour son apport important dans la préservation des nappes phréatiques de la plaine de Chtouka, dont le déficit annuel est estimé à 60 millions de m3.
Le projet Chtouka a été distingué à Dubaï. Le plan de construction d’une usine de dessalement porté par la filiale marocaine d’Abengoa, élaboré en amont par le bureau d’études français BRL Ingénierie et son partenaire marocain Agro Concept, a remporté le prix du meilleur partenariat public-privé. La cérémonie de remise du prix a eu lieu pendant la conférence internationale organisée par l’Association internationale de dessalement qui s’est déroulée du 20 au 24 octobre à Dubaï. Le prix a été réceptionné par le Président directeur général (PDG) d’Abengoa, Joaquin Joaquín Fernández de Piérola, en compagnie du directeur de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole au sein du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts du Maroc, Ahmed El Bouari. À cette occasion, dix autres projets et entreprises ont été distingués.
L’usine de Chtouka est implantée dans la plaine qui porte le même nom, située à près de 30 km au sud d’Agadir et à l’est du parc national du Souss-Massa. Les travaux de construction de l’usine Chtouka ont été lancés en juillet 2018. À cette date (octobre 2019), l’état d’avancement des travaux est évalué à 47 % par les ingénieurs. Le projet Chtouka est porté à la fois par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) et le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts du Maroc. Cette initiative prévoit la construction d’une grande usine de dessalement affichant une capacité de production journalière de 275 000 m3 d’eau. Ce projet a été initié suite au constat de la baisse de la disponibilité des ressources hydriques dans la plaine. Il permettra donc à terme de préserver la nappe phréatique de cette plaine. Chaque année, Chtouka enregistre un déficit hydraulique de 60 millions de m3.
Le coût global du projet est estimé à 345 millions d’euros. La construction de cette usine est assurée par Aman El Baraka, une filiale du groupe espagnol Abengoa. C’est encore cette entreprise qui va exploiter et assurer la maintenance de l’usine pendant deux décennies. Avec son réseau d’irrigation construit sur une superficie de 13 600 ha, l’eau de la station permettra de soutenir l’irrigation dans cette région du pays où l’agriculture est très pratiquée. Une partie de cette eau va approvisionner le barrage Yousef Ibn Tachfine qui sert aussi à l’irrigation dans la localité. Dans les prévisions, la capacité de production de l’usine peut être élargie jusqu’à 400 000 m3/jour. Les premières gouttes d’eau jailliront dès 2020.
Luchelle Feukeng
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