L’Association pour la taxation des transactions en aide aux citoyens au Maroc (Attac) tire la sonnette d’alarme sur l’épuisement rapide des ressources en eau dans le royaume chérifien, notamment destinées à l’irrigation. La conséquence directe est la perte d’environ 22 000 hectares de terres arables par an. Et de fil en aiguille, le Maroc assiste impuissant, à la baisse des rendements agricoles indispensables pour ses populations.
Le constat fait par l’Attac est consigné dans son rapport sur la justice climatique au Maroc. Dans le document, l’association prend position et dénonce clairement le modèle d’agriculture mis en exergue dans le royaume. Un modèle qui exacerberait la surexploitation des sols et des eaux souterraines (90 % de la ressource disponible), déjà très insuffisantes en raison de la sécheresse.
Dans ce même rapport, l’Attac alerte sur la perte des hectares de forêts au Maroc, soit plus de 31 hectares par an, ainsi que sur 93 % de zones pastorales peu ou très dégradées par la désertification, l’érosion des sols, la perte de productions agricoles, les incendies de forêt et la perte des terres agricoles dans les zones périurbaines.
La pollution de l’eau par les déchets
L’Attac pointe également du doigt la pollution de la ressource en eau disponible par les déchets. « Plus de 90 % des effluents sont déversés sans traitement, soit 370 millions de m3 d’eaux usées urbaines et 964 millions de m3 d’eaux usées industrielles », indique l’Attac.
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Pour ce qui est des déchets solides, le Maroc compte 300 décharges aléatoires et une part infime de ces ordures est recyclée ou placée dans des décharges contrôlées. Au moins 930 000 tonnes de déchets industriels sont produits par an, dont 42 % dans la région du Grand Casablanca. Parmi les solutions préconisées dans ce contexte, la réutilisation des eaux usées traitées ou encore la rationalisation de l’utilisation des ressources en eau douce.
Inès Magoum