Le projet d’interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg vient d’être lancé au Maroc. Évalué à 6 milliards de dirhams marocains (près de 540 millions d’euros), il permettra de renforcer l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation dans les villes de Rabat et de Casablanca.
Au Maroc, les populations vivant sur l’axe Rabat-Casablanca seront mieux approvisionnées en eau d’ici mi-2023. C’est l’objectif des autorités qui viennent de lancer le projet d’interconnexion des bassins de Sebou et de Bouregreg. C’est une extension du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI), en cours depuis janvier 2020. Elle permettra de transférer l’eau de l’oued Sebou dans le nord du Maroc vers le bassin de Bouregreg, situé dans le centre-nord-ouest du royaume.
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« L’eau qui viendra de Sebou sera l’eau qui tombe en mer et dont on ne profite pas. Cette ressource sera exploitée dans les deux axes de Rabat, et probablement Casablanca, en plus de plusieurs interventions locales », explique Mustapha Baitas, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement en charge des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement marocain. Outre le renforcement de la desserte en eau face à la sécheresse, le projet réduira la surexploitation des nappes phréatiques.
Un investissement de 540 millions d’euros
Les travaux seront réalisés en deux phases. La première étape permettra le raccordement du barrage du Sebou au barrage Sidi Mohammed Ben Abdallah, au niveau du bassin du Bouregreg. La retenue d’eau de Sidi Mohamed Ben Abdallah sera ensuite reliée au barrage Imfout dans la province de Settat.
Le gouvernement du Maroc a alloué 6 milliards de dirhams marocains (environ 540 millions d’euros) pour la mise en œuvre du projet d’interconnexion des oueds Sebou et Bouregreg faisant passer le financement du PNAEPI de 115 milliards de dirhams marocains (10,7 milliards d’euros) à 201 milliards de dirhams marocains (près de 18,1 milliards d’euros). Au moins 29 milliards de dirhams marocains (plus de 2,6 milliards d’euros) ont également été injectés dans le programme pour des « interventions supplémentaires ». Le budget actuel du PNAEPI s’élevant à 150 milliards de dirhams marocains (environ 13,5 milliards d’euros).
De manière globale, le Programme prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation qui s’achèvera en 2027 permettra de faire passer les capacités des barrages de 18 milliards de m3 à 27 milliards de m3. À cela s’ajoutent les ressources en eau non conventionnelle, c’est-à-dire provenant des usines de dessalement de l’eau de mer et les stations d’épuration (réutilisation).
Inès Magoum