Après une crise diplomatique sur le dossier du Sahara occidental, le Maroc et l’Espagne normalisent progressivement leurs relations bilatérales. C’est dans ce cadre que le gouvernement espagnol mobilise 800 millions d’euros (8,7 milliards de dirhams marocains) pour soutenir la croissance durable au sein du royaume chérifien.
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Une partie de ce financement est destinée à la mise en œuvre de projets de « décarbonation de l’économie » notamment les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Il s’agira par exemple de renforcer l’interconnexion électrique dans le sens inverse, de l’Espagne vers le Maroc, ainsi que la construction d’infrastructures pour le développement de l’hydrogène vert.
La coopération entre Rabat et Madrid s’étend également dans le domaine de l’eau. Confronté au stress hydrique, le Maroc bénéficiera de l’expertise technique de l’Espagne « en matière de dessalement, de gestion intégrée des ressources en eau et de réutilisation des eaux usées traitées » grâce à une convention signée entre l’Agence du bassin hydraulique du Loukkos (ABHL) de Tanger et la Confédération hydrographique de Segura (CHS), l’organisme qui gère et régule les eaux, l’irrigation et toutes les activités dans le bassin du fleuve espagnol Segura et ses affluents.
Renforcer la résilience climatique
Le financement espagnol servira également à la mise en place des systèmes d’alertes précoces dans les villes marocaines pour prévenir l’érosion côtière et les chaleurs extrêmes. Ces installations seront gérées conjointement par la Direction générale de la météorologie (DGM) du Maroc et l’Agence nationale de la météorologie du Royaume d’Espagne (AEMET).
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La coopération Maroc-Espagne repart de plus belle au moment où l’Union européenne (UE) met en œuvre son « partenariat vert » au sein du royaume chérifien. L’accord y relatif porte sur le développement de la mobilité électrique et des énergies renouvelables, notamment la biomasse, l’hydrogène vert et l’énergie marine. Ce partenariat sur la décarbonation de l’industrie marocaine contribuera à la réduction de 45,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris (COP21) sur le climat.
Benoit-Ivan Wansi