L’entreprise Novec et la compagnie d’Aménagement agricole et de développement industriel (Adi) travaillent désormais à la mise en œuvre de projets d’irrigation au Maroc. Le groupement a été choisi au terme d’un appel d’offres lancé par la Direction de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace (DIAE), créée pour rationaliser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et améliorer la valorisation du potentiel irrigable du Maroc.
Le groupement Novec-Adi fournira une assistance technique dans le cadre du suivi et du contrôle pour tous les projets d’irrigation mis en œuvre dans les 12 régions que compte le Maroc. Les deux entreprises s’appuieront sur un financement de 12,9 millions de dirhams marocains, environ 1,2 million d’euros débloqués par l’État marocain.
Un contrat de 1,2 million d’euros
Novec, fruit de la fusion entre les sociétés Ingéma et Scet-Scom, dont le groupe Caisse de dépôt et de gestion (CDG) du Maroc est l’actionnaire majoritaire, est spécialisé en ingénierie-conseil et en génie civil. Son partenaire Adi opère davantage dans l’ingénierie de l’eau, de l’environnement et de l’infrastructure hydraulique. Des expertises qui seront notamment utiles au Maroc dans le cadre du projet de Résilience et de durabilité des eaux d’irrigation (Redi), initié par le ministère marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Annoncé en janvier 2022, le projet Redi vise à rationaliser l’utilisation des ressources en eau à travers des systèmes d’irrigation modernes dans les régions de Tadla, Casablanca-Settat et Souss-Massa. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), le Maroc est déjà considéré en stress hydrique avec seulement 500 m3 d’eau douce par habitant et par an, contre 2 500 m3 en 1960 et la situation devrait encore s’aggraver avec un impact direct sur la production agricole.
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Le groupement Novec-Adi offrira également son expertise dans la cadre du projet de construction de 50 retenues d’eau d’ici à 2050 dans le royaume d’Afrique du Nord pour porter sa capacité de stockage à 32 milliards de m3 d’eau. La capacité de stockage actuelle du Maroc est de 18,7 milliards de m3 d’eau. Dans le cadre de cette politique, Rabat envisage aussi d’imposer des restrictions de consommation d’eau pour l’irrigation. Objectif, économiser 2,5 milliards de m3 d’ici à 2030. Le royaume chérifien mise aussi les eaux non conventionnelles, notamment réutilisation des eaux usées traitées et le dessalement de l’eau de mer.
Parmi les initiatives majeures mises en œuvre, figure le Programme national d’assainissement liquide mutualisé (PNAM) qui permettra la réalisation de 87 projets, dont 22 concernent l’arrosage des terrains de golf avec un financement de 2,34 milliards de dirhams marocains (près de 220 millions d’euros), promis par le gouvernement du Maroc d’ici à 2027. Le royaume vise la fourniture de 100 millions de m3 d’eaux usées traitées aux Marocains par an à cette échéance. En 2050, cette capacité devrait passer à près de 340 millions de m3 par an, soit un taux d’épuration de 80 %.
Un autre programme marocain devrait améliorer l’approvisionnement en eau dans le secteur de l’agriculture à l’horizon 2027. Il s’agit du Programme prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. L’initiative permettra aussi la construction d’usines de dessalement de l’eau de mer.
Inès Magoum