Le port de Tanger Med, situé dans le détroit de Gibraltar au nord du Maroc est désormais un repère sur la carte mondiale du transport de l’énergie verte. Consacré 2e zone économique mondiale après Dubaï par le Financial Times, le Port de Tanger s’est associé au port allemand d’Hambourg, à travers une lettre d’intention portant entre autres sur l’exportation de l’hydrogène vert, du Maroc vers l’Allemagne. La lettre d’entente prend aussi en compte les échanges d’expériences et des bonnes pratiques en matière de cybersécurité portuaire et de numérisation des procédures.
La connexion entre le port de Tanger et celui d’Hambourg au nord de l’Allemagne est consécutive à l’accord de partenariat signé le 10 juin 2020 à Berlin, la capitale de l’Allemagne entre l’ambassadeur du Maroc en Allemagne, Zohour Alaoui et le ministre fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, Gerd Müller. Le partenariat vise le développement de la production d’hydrogène vert et la mise en place des projets de recherche et d’investissement sur l’utilisation de cette source d’énergie propre. Des projets pour lesquels les autorités allemandes avaient annoncé un financement de 9 milliards d’euros.
Le Maroc veut approvisionner les usines européennes en hydrogène vert
Avec plus de 70 % des réserves mondiales de phosphates, faisant de lui le premier exportateur mondial d’engrais, le Maroc qui bénéficie également d’une situation géographique stratégique dotée de deux façades maritimes atlantique et méditerranéenne longues de 3 500 km nourrit de grandes ambitions en matière de production et d’exportation d’hydrogène vert. D’ici 2030, le pays devrait devenir exportateur d’hydrogène et ses dérivés (ammoniac vert et méthanol). Il pourrait, à terme, capter 2 à 4 % du marché mondial de l’hydrogène, de plus en plus prisé par les pays européens comme source d’énergie écologique. C’est justement le cas de l’Allemagne qui veut devenir le numéro 1 des technologies d’hydrogène vert en installant 10 gigawatts (GW) de capacités d’électrolyse d’ici à 2040. D’où son partenariat avec le Maroc.
Boris Ngounou