L’ambassade du Maroc à Budapest (Hongrie) a organisé un séminaire sur le secteur agricole au Maroc et l’action du Royaume en faveur du développement durable en Afrique. C’était dans le cadre des célébrations de la journée de l’Afrique en Hongrie. L’occasion de présenter l’initiative « Triple A ».
Le Maroc mise sur le développement durable comme pierre angulaire de sa politique de développement nationale et africaine. Surtout dans le secteur agricole. Une politique qu’il n’hésite pas à faire savoir et valoir au monde entier. L’ambassade du Royaume, en collaboration avec l’Institut des affaires étrangères et du Commerce, a saisi l’occasion de la journée de l’Afrique en Hongrie, pour organiser un séminaire sur le sujet. Le président du Conseil général du développement, Mohamed Ait Kadi, a animé cette séance de travail, en la présence de l’ambassadeur du Maroc en Hongrie, Madame Karima Kabbaj. Il a axé sa présentation sur le secteur agricole marocain en insistant sur les résultats produits sur le terrain par le plan Maroc vert (en 2008, le Maroc a adopté le Plan Maroc Vert, qui vise à faire de l’agriculture un des moteurs de croissance de l’économie nationale dans les quinze prochaines années. Ndlr). Par la suite, il a rappelé que ce plan a pour objectif d’améliorer la production et les revenus des agriculteurs, ceci par le biais de l’appui au développement de l’agriculture solidaire et de certaines filières agricoles.
Ait Kadi a précisé à son auditoire que la lutte contre les changements climatiques doit passer par le continent africain ; et l’un des moyens selon lui pour y arriver est de renforcer la coopération sud-sud dans les secteurs agricoles et les politiques environnementales, sans pour autant négliger les relations nord-sud. Et allant dans ce sens, il n’a pas manqué d’inviter la Hongrie à participer à l’essor du secteur agricole en Afrique, citant notamment l’irrigation et l’élevage.
Initiative triple A : la réponse aux changements climatiques
L’initiative d’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques a été lancée en amont de la COP 22 organisée au Maroc en 2016. Elle vise à réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques. S’appuyant sur les instruments préconisés par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’initiative cherche à mettre l’adaptation de l’agriculture africaine au cœur des négociations climatiques.
L’initiative « Triple A » favorise la création de projets qui améliorent la gestion des sols, la maitrise de l’eau à usage agricole, la gestion des risques climatiques et les solutions de financement. Une stratégie qui, en plus de constituer une réponse clé aux changements climatiques, permet de réduire les risques liés à l’insécurité alimentaire. En fait, les rendements agricoles en Afrique fortement menacés par le réchauffement de la planète pourraient baisser de 20 % d’ici 2020, à moins que le continent ne s’adapte rapidement aux changements climatiques en cours.
Elle est donc salutaire pour le continent africain qui n’est responsable que de 4 % des émissions des gaz à effet de serre sur toute la planète. A contrario, 6 des 10 pays les plus menacés par les changements climatiques sont africains. Il faut donc retrousser les manches… À ce jour, l’initiative triple A est soutenue à la fois par 33 pays africains, la CCNUCC et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le groupe de la Banque mondiale, l’Agence française de développement et le gouvernement allemand.
Luchelle Feukeng