Il s’agit d’une importante action de lobbying, que celle menée le 5 novembre 2019 par l’Initiative africaine d’adaptation aux changements climatiques (Initiative AAA). L’organisation dont le but est de mobiliser l’expertise technique et financière pour faire face aux défis climatiques sur le continent a saisi l’occasion de sa 2e Conférence ministérielle annuelle, pour passer des accords avec trois partenaires au développement.
Le premier accord a été signé avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il a pour but le développement des plans d’investissements agricoles résilients aux changements climatiques en Afrique et de renforcer les capacités des décideurs africains, au niveau central et local, en matière d’identification, de développement et de mise en œuvre de stratégies d’adaptation au changement climatique.
Le deuxième accord a été signé avec la Banque Africaine de Développement (BAD) avec pour objectif d’améliorer la productivité et l’adaptation au changement climatique et d’augmenter la résilience au changement climatique.
Le troisième accord, celui noué avec L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (en anglais Alliance for a Green Revolution in Africa, Agra) a pour but d’offrir l’aide nécessaire aux pays africains pour mettre en œuvre leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN) et leurs plans d’adaptation nationaux, afin de favoriser l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques, garantir la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des petits exploitants agricoles en Afrique.
Les changements climatiques, une menace pour la sécurité alimentaire
Les accords qui viennent d’être signés entrent en droite ligne des missions assignées à l’Initiative AAA. Lancée lors de la COP22, portée et soutenue par le Maroc, cette initiative constitue une réponse innovante et extrêmement concrète aux défis communs posés par les changements climatiques.
Les effets néfastes du changement climatique font peser de lourdes menaces sur la sécurité alimentaire déjà fragile en Afrique. Selon le ministre marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement durable et des Eaux et forêts, le coût d’adaptation au changement climatique, pour l’Afrique seule, représenterait près de 35 milliards de dollars d’ici 2050 et 200 milliards de dollars d’ici 2070, même en supposant un réchauffement stabilisé en dessous de 2 °C.
Et pourtant, « le potentiel agricole de notre continent est énorme. Nous devons le valoriser pour une prospérité partagée et cela est d’autant plus nécessaire que le secteur agricole est le premier employeur de notre jeunesse ». En effet, l’agriculture est un secteur vital pour le continent. Elle emploie 70 % de la main-d’œuvre et représente plus de 25 % du PIB. » a déclaré Aziz Akhannouch, en sa qualité de Président de l’Initiative AAA.
Boris Ngounou