Au Maroc, l’Office chérifien des phosphates (OCP) multiplie les initiatives pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040. C’est dans ce cadre que l’exportateur mondial d’engrais phosphatés a présenté récemment son « Programme d’investissement vert » pour les cinq prochaines années. Ce programme d’une valeur de 130 milliards de dirhams marocains (11,6 milliards d’euros) permettra le financement de projets axés sur l’eau, les énergies renouvelables et l’agroécologie afin de limiter l’impact environnemental des sites miniers de l’entreprise situés à Benguérir, Boucraâ-Laâyoune et Youssoufia.
Le groupe marocain envisage de booster ses investissements en matière d’agriculture durable notamment en triplant sa capacité de production d’engrais pour devenir « le premier producteur et exportateur mondial d’engrais phosphatés ». Cette ambition de l’OCP sera atteinte grâce aux travaux de recherche de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Ils permettront le développement de nouvelles technologies notamment l’intelligence artificielle, la numérisation des systèmes de fertilisation agricoles adaptés aux différents sols en vue de la réduction des importations d’ammoniaque et « la production d’engrais verts ».
Le « Plan d’investissement vert » de l’OCP porte également sur le développement des énergies renouvelables à travers l’alimentation à l’énergie solaire et éolienne de sa principale usine de Casablanca. « Cette initiative permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), d’assurer une rapide transition énergétique et de renforcer l’attractivité des territoires comme le prévoient les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies », affirme Akinwumi Adesina le président de la Banque africaine de développement (BAD).
Le développement de l’économie circulaire
Selon Mostafa Terrab le PDG de l’OCP, ces différents investissements permettront l’accompagnement de 600 entreprises industrielles marocaines et la création de 25 000 emplois directs et indirects en collaboration avec les ministères marocains de l’Intérieur, de l’Économie et des Finances, de l’Équipement et de l’Eau ainsi que de la Transition énergétique et du Développement durable.
Il y a deux mois, le groupe OCP a annoncé la création de deux nouvelles filiales au Maroc dans le cadre de son « Plan d’économie circulaire » en cours. Les autorités de ce pays d’Afrique du Nord ont déjà donné le feu vert pour la première société baptisée « OCP Green Water ». Elle sera spécialisée dans la valorisation des ressources en eaux non conventionnelles et le dessalement de l’eau de mer.
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Avec un capital de plus de 3,8 milliards de dirhams marocains (environ 351 millions d’euros), la nouvelle filiale de l’OCP contribuera à l’atténuation des effets du stress hydrique dans les régions de Safi et d’El Jadida, où de nouvelles stations d’épuration traiteront les eaux usées du groupe pour l’irrigation. L’objectif du groupe est de produire 110 millions de m3 d’eau avant 2026. Cette capacité devrait permettre d’économiser et de préserver les ressources en eau de surface au Maroc.
Benoit-Ivan Wansi