La stratégie de l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour faire face au stress hydrique est connue. Le producteur et exportateur d’engrais envisage de porter son taux d’utilisation de l’eau, issue des sources non conventionnelles à 100 % à l’horizon 2030 contre 31 % actuellement. L’OCP a dévoilé sa stratégie le 10 juin 2021, lors d’un webinaire organisé par la Coalition marocaine pour l’eau (Coalma).
À en croire l’OCP, 28 % des eaux non conventionnelles proviendront des stations d’épuration et 72 % du dessalement de l’eau de mer. Ce qui devrait combler les besoins annuels en eau du groupe, qui atteindront les 160 millions de m3 en 2030.
La préservation des ressources d’eau de surface
Pour atteindre ses objectifs, l’OCP met en œuvre plusieurs projets hydrauliques au Maroc, dont le projet d’extension de la station de dessalement de l’eau de mer de Jorf Lasfar. À sa remise en service, l’usine disposera d’une capacité de 40 millions de m3 par an contre 25 millions de m3 actuellement. À Laayoune, une nouvelle station de même nature est prévue pour 2022 afin de répondre aux besoins en eau du site de l’OCP à Phosboucraa, au Sahara occidental, un territoire d’Afrique du Nord, sous domination marocaine.
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Pour ce qui est de la réutilisation des eaux usées, le groupe OCP finance la construction d’une station d’épuration dans la ville marocaine de Safi. Les eaux usées traitées seront réutilisées dans ses usines de traitement du phosphate, un minerai qui sert à la fabrication des engrais pour l’agriculture. Selon le groupe OCP, le projet permettra la réutilisation de 8 millions de m3 d’eau par an. La station de Safi vient en appui aux trois usines existantes dans les villes de Khouribga, de Benguerir et de Youssoufia. La construction d’autres usines de traitement des eaux usées est prévue dans le pays d’Afrique du Nord.
Ces différents projets s’inscrivent dans le cadre du « Programme économie circulaire » de l’OCP. Outre l’approvisionnement en eau, l’initiative permettra d’économiser et de préserver les ressources d’eau de surface. Ces réserves d’eau constituent des havres de vie pour la faune et la flore locale, puis finissent par s’évaporer ou par rejoindre, par ruissellement les eaux souterraines favorisant ainsi la recharge des nappes phréatiques.
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Le groupe OCP envisage également d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040 à travers l’utilisation des sources d’énergie renouvelable et le reboisement. À suivre donc…
Inès Magoum