La Société financière internationale (SFI) accorde un prêt de 100 millions d’euros au groupe OCP (anciennement Office chérifien des phosphates). Le financement est destiné à soutenir la construction de quatre centrales solaires photovoltaïques devant alimenter les opérations du groupe au Maroc.
Le groupe OCP (anciennement Office chérifien des phosphates) mise sur le solaire pour réduire ses coûts de production et l’empreinte carbone de ses activités au Maroc. En marge des Réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington aux États-Unis d’Amérique, le producteur d’engrais phosphatés a signé un accord de prêt avec la Société financière internationale (SFI).
En vertu de l’accord, la filiale du groupe de la Banque mondiale en charge du financement du secteur privé financera 100 millions d’euros pour la construction de quatre centrales solaires photovoltaïques devant alimenter les installations du groupe OCP au Maroc. Les installations qui afficheront une capacité combinée de 202 MWc seront construites près des villes minières de Benguerir dans la région de Rehamna et de Khouribga située à 120 km au sud-est de la capitale économique Casablanca.
Un développement axé sur les énergies renouvelables
« L’obtention de ce prêt témoigne du partenariat que nous construisons avec la SFI et de l’alignement de nos institutions qui s’attaquent simultanément aux défis mondiaux de la sécurité alimentaire et du changement climatique », explique Mostafa Terrab, le président-directeur général du groupe OCP. Le groupe basé à Casablanca construit ces centrales solaires photovoltaïques dans le cadre de sa démarche visant à couvrir l’ensemble de ses besoins en électricité par l’éolien, le solaire et la cogénération (récupération de l’énergie thermique libérée lors de la production d’acide sulfurique) d’ici à 2027.
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Et dans le cadre de cette stratégie, le groupe a lancé une nouvelle société en 2022 afin de l’accompagner dans sa transition énergétique. OCP Green Energy, puisqu’il s’agit d’elle, assurera la construction des quatre centrales solaires financée avec un prêt de la SFI. Ce projet fait également partie du Programme d’investissement vert de 13 milliards de dollars visant à décarboner la production du phosphate d’ici à 2030.
Verdir la production du phosphate
Selon le groupe OCP, cette stratégie axée sur les énergies renouvelables devrait permettre d’éviter les émissions de 285 000 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone (CO2) par an. Et le groupe détenu à 95 % par l’État marocain dispose les moyens de ses ambitions. Car, figurant parmi les principaux exportateurs de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés dans le monde, le groupe OCP affiche un chiffre d’affaires de 114,57 milliards de dirhams marocains (10,25 milliards d’euros) en 2022, soit une hausse de 36 % par rapport à 2021.
Pour mémoire, le Maroc est le deuxième producteur mondial de phosphates avec un résultat de 40 millions de tonnes en 2022. Le royaume d’Afrique du Nord se classe ainsi derrière la Chine qui a enregistré une production de 85 millions de tonnes au cours de la même année, selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis (USGS).
Jean Marie Takouleu