L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) consacrera 70 milliards de dirhams marocains (près de 6,5 milliards d’euros) à l’approvisionnement en eau potable et la réutilisation des eaux usées traitées au Maroc d’ici à 2035. Ce financement sera mobilisé dans le cadre d’un programme d’investissement lancé récemment par l’organisme public marocain. L’appel à mobilisation financière a été lancé le 19 octobre 2022 par Abderrahim El Hafidi, le directeur général de l’Onee, en marge d’un séminaire sur la gestion des déficits hydriques organisé par l’Association marocaine de l’eau potable et de l’assainissement (Amepa).
L’Onee prévoit de construire 12 nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer le long du littoral marocain au cours des prochaines années. « Le coût de dessalement d’un mètre cube d’eau de mer devrait revenir moins cher, puisque le royaume mobilisera de l’électricité de source renouvelable pour alimenter le processus de dessalement », explique Abderrahim El Hafidi, le directeur général de l’Onee.
Résorber le déficit en eau face au stress hydrique
Les futures usines viendront soutenir les installations existantes dans le royaume chérifien, ainsi que le réseau actuel de 149 barrages avec une capacité de rétention globale de 19,1 milliards de m3 d’eau. Le Maroc dispose également de 136 petites retenues d’eau et de 16 systèmes de dérivation et de transfert d’eau.
Une partie des investissements mobilisés dans le cadre de partenariats public-privé (PPP), servira à la construction d’usines dédiées au traitement des eaux usées au Maroc. Les effluents traités seront destinés à l’irrigation des cultures et à l’arrosage des espaces verts et des terrains de golf. Le gouvernement marocain table sur la fourniture de 100 millions de m3 d’eaux usées traitées aux Marocains par an, d’ici à 2027. En 2050, cette capacité devrait passer à près de 340 millions de m3 par an, soit un taux d’épuration de 80 % au Maroc.
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Le royaume d’Afrique du Nord exploite 159 stations d’épuration qui prennent en charge 56 % des eaux usées des centres urbains. Ce résultat a été atteint à travers la mise en œuvre du Programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (PNA), révisé en 2019 pour devenir le Programme national d’assainissement liquide mutualisé (PNAM). L’initiative vise la réutilisation des eaux usées traitées en réponse au stress hydrique. Dans le cadre du PNAM, les autorités marocaines veulent réaliser 87 projets, dont 22 dédiés à l’arrosage des terrains de golf avec un investissement de 2,34 milliards de dirhams marocains (près de 220 millions d’euros), promis par le gouvernement du Maroc d’ici à 2027.
Inès magoum