L’Organisation des Nations Unies (ONU) a célébré le 10 mai 2021, la première édition de la Journée internationale de l’arganier, un arbre endémique du Maroc. Proclamée le 22 février 2021 par l’Assemblée générale des Nations Unies, cette journée vise à promouvoir l’arganier en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité et source ancestrale du développement durable.
Un évènement a été organisé le 10 mai 2021 à Rabat la capitale du Maroc, pour marquer la toute première édition de la Journée internationale de l’arganier. Une célébration présidée par Aziz Akhannouch, le ministre marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, en présence de plusieurs représentants du système des Nations Unies. Il s’est agi pour l’ONU, les pouvoirs publics et la société civile de sensibiliser le public sur l’intérêt socioéconomique et environnemental de l’arganier et de mobiliser les ressources pour la préservation de cet arbre.
« Protéger ce patrimoine culturel est au cœur des missions entreprises par le Royaume du Maroc et la célébration de la Journée internationale de l’arganier vient renforcer ces efforts. Cette Journée est une invitation à apprendre, partager et célébrer cet arbre mythique, et un moyen de faire de sa culture un levier de développement socioéconomique durable », explique Omar Hilale, le représentant permanent du Maroc aux Nations unies.
Le rôle de l’arganier dans l’environnement
L’arganier se caractérise par un tronc court, souvent noueux, avec des branches basses et des feuilles épineuses. L’arbuste pousse dans la région septentrionale de Souss Massa au Maroc, dans un environnement difficile caractérisé par la rareté de l’eau, le risque d’érosion, la pauvreté des sols et des températures pouvant aller jusqu’à 50° Celsius. L’arganier s’appuie en effet sur la gestion traditionnelle de l’eau fournie par le Matifiya (un réservoir d’eau de pluie creusé dans la roche), contribuant ainsi à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique et à la conservation de la biodiversité.
Outre sa résilience au changement climatique, l’arganier joue un rôle économique et social dans la région. Les forêts d’arganiers fournissent des fruits et du fourrage. Les feuilles et les fruits sont comestibles et très appréciés, tout comme le sous-bois, et constituent une réserve de fourrage vitale pour tous les troupeaux, même en période de sécheresse. Les arbres sont également utilisés comme bois de chauffe pour la cuisine et le chauffage. Sur le plan économique, l’huile d’argan est l’une des huiles les plus rares au monde et est considérée comme « l’or liquide » du Maroc. Elle a de multiples usages en cuisine, en médecine et en cosmétique. Grâce à un savoir-faire ancestral transmis de génération en génération, les femmes rurales utilisent environ 150 kilogrammes de fruits pour produire 3 litres d’huile d’argan.
C’est le 22 février 2021, que l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 10 mai : Journée internationale de l’arganier. C’était à la suite d’une résolution, présentée par le Maroc, à New York le 3 mars 2020. Avant la proclamation d’une journée internationale de l’arganier, les Nations Unies avaient déjà manifesté leur intérêt pour cette plante écologique. L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a désigné en 1988 la zone de production endémique de cet arbre comme réserve de biosphère de l’Arganeraie. Et en 2014, tous les savoir-faire concernant l’arganier ont été inscrits sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.
Boris Ngounou
