Le roi du Maroc Mohammed VI a annoncé le 16 février 2022, le lancement d’un nouveau programme d’urgence dans le royaume. Cette initiative vise à améliorer l’approvisionnement en eau, en réponse à l’intensification de la sécheresse.
À la différence du Programme prioritaire d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 lancé en janvier 2020 ou encore du Plan d’urgence annoncé en janvier 2022 par le ministre marocain de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka qui vise la desserte des ménages en eau potable et des agriculteurs, le nouveau programme a été taillé pour le secteur agricole. Si les projets de résilience entrepris au fil des années portent peu à peu des fruits, beaucoup reste encore à faire.
Un investissement de 940 millions d’euros
Selon les autorités marocaines, le nouveau programme d’urgence vise l’atténuation des effets du stress hydrique, dû au retard des précipitations, à travers la multiplication des projets d’irrigation. L’eau collectée à travers ces projets d’irrigation sera également envoyée aux éleveurs du royaume.
Le gouvernement marocain estime que la concrétisation du nouveau plan d’urgence demandera un investissement de 940 millions d’euros, soit 10 milliards de dirhams marocains. Une partie des fonds permettra de financer des opérations d’approvisionnement du marché en blé et en fourrages et d’alléger les agriculteurs de leurs charges financières.
Au Maroc, la sécheresse entraîne la diminution drastique du niveau de remplissage des barrages. De 40,6 % en janvier 2021, ce niveau a chuté pour atteindre les 34,1 % en janvier 2022. Et la situation devrait encore s’aggraver selon les prévisions climatiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). En attendant le lancement officiel du nouveau programme d’urgence face à la sécheresse dans le secteur agricole, les autres initiatives se poursuivent dans le royaume chérifien.
L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) met en œuvre actuellement un projet de dessalement de l’eau de mer dans le grand Casablanca. L’usine, qui dessalera l’eau des bassins du Bouregreg et de l’Oum Er Rbia affichera une capacité de 200 millions de m3 par an, extensible à 300 millions de m3 par an.
Inès Magoum