Au Maroc, le forage des puits sera mieux encadré, comme toute autre utilisation du domaine public hydrique. Le 18 avril 2023, le ministre marocain de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka a annoncé la création d’un système de guichet unique pour suivre et examiner les dossiers liés à l’utilisation du domaine public hydrique. Si les aquifères sont concernés par cette approche novatrice, c’est en raison de la multiplication des forages illégaux dans le royaume chérifien.
Sur les 372 000 puits répertoriés au Maroc, 90% ont été forés sans une autorisation préalable, déplore Nizar Baraka. L’autorité ajoute que 12 800 d’entre eux sont fermés, tandis que 23 667 forages le seront prochainement dans le royaume.
Une mesure qui s’impose en réponse au stress hydrique
Le système de guichet unique qui sera mis en place permettra également aux foreurs d’obtenir des licences dans des délais raisonnables de deux mois. Selon l’article 38 de la loi N° 10-95 sur l’eau au Maroc, est soumis au régime de l’autorisation, le creusement de puits et la réalisation de forages d’une profondeur dépassant le seuil visé fixé par voie règlementaire. Cette démarche vise surtout à accentuer le contrôle pour ce qui est du prélèvement des eaux souterraines, surexploitées depuis plusieurs années en raison de la sécheresse.
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À la suite de la création du système de guichet unique, une plateforme électronique sera mise sur pied pour permettre aux Marocains de consulter les conditions à remplir en vue de l’obtention des licences en vigueur en matière de forage des puits. La création d’une application informatique est aussi annoncée pour la délivrance de ces licences. Dans un premier temps, l’application sera expérimentée dans le bassin du fleuve Bouregreg, situé à l’ouest du Maroc avant de se déployer au niveau national. Pour mémoire, le bassin a également réglementé le prélèvement des eaux souterraines, soit 10 m3 par jour pour les usages domestiques, 200 m3 par jour pour l’approvisionnement en eau des agglomérations et 40 m3 par jour pour les autres usages.
Inès Magoum