L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) du Maroc dévoilera les adjudicataires de la future usine de dessalement de Casablanca-Settat au plus tard en mai 2023. En attendant, la bataille est serrée entre six consortiums portés par plusieurs grands groupes internationaux qui ont formulé des offres à l’organisme public marocain. C’est le cas du groupe Suez, le spécialiste mondial de la gestion de l’eau et de l’environnement, qui pour la circonstance s’est allié à la société japonaise Itochu, et à Navera, la filiale du groupe marocain Al Mada.
L’information n’est pas encore confirmée, mais le groupe français Veolia aurait formulé une offre conjointement avec Taqa Maroc, la filiale du groupe Taqa, un producteur indépendant d’électricité (IPP) basé à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis. Plusieurs géants espagnols sont également en lice pour la construction de l’usine de dessalement de Casablanca.
Un marché de 800 millions d’euros
C’est le cas d’Abengoa qui vient d’ailleurs d’achever la construction de l’usine de dessalement d’Agadir. À travers sa filiale Abengoa Agua, le groupe basé à Séville s’est associé à l’énergéticien français Engie qui vient d’ailleurs de décrocher le contrat de l’usine de dessalement de Dakhla au Sahara-Occidental aux côtés de Navera.
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De son côté, le groupe madrilène Lantania, spécialisé dans l’eau et l’électricité a répondu à l’appel d’offres de l’Onee en formant un consortium avec son compatriote Tedagua, le chinois Sepco III, Fipar Power Holding du Maroc, et Acwa Power, un IPP basé à Riyad en Arabie Saoudite. Le spécialiste israélien du dessalement IDE Technologies s’est allié à la société japonaise Mitsui pour former un consortium avec la Société générale des travaux du Maroc (SGTM) et la Société maghrébine de génie civil (Somagec).
Une réponse à la sécheresse
Si ce projet attire autant de grands groupes et de spécialistes, c’est qu’il s’agit d’un marché de 800 millions d’euros devant aboutir à la construction de l’une des plus grandes usines de dessalement d’Afrique du Nord. L’Onee table sur la construction d’une usine d’osmose inverse d’une capacité de 548 000 m3 par jour, extensible à 822 000 m3 par jour. La station assurera l’approvisionnement en eau potable de la ville de Casablanca. Une partie de l’eau de mer traitée servira à l’irrigation d’au moins 5 000 hectares de terres agricoles dans la région de Casablanca-Settat.
Cette ressource en eau non conventionnelle est destinée à réduire la pression sur les eaux de surfaces dont les réserves ont drastiquement chuté à cause de la sécheresse prolongée que connait le royaume chérifien. Au mois de mars 2022, les retenues d’eau du Maroc avaient connu une baisse de 89 % par rapport à la moyenne annuelle, selon les statistiques officielles. L’une des pires sécheresses depuis 40 ans.
Jean Marie Takouleu