En marge du One Africa Business Summit qui s’est tenu les 14 et 15 juin 2023 au Caire en Égypte, Martin Hendriksen a accordé une interview à la Rédaction d’AFRIK21. Le PDG de IAMaga, la structure régionale du groupe NEXUS Automotive International pour l’Afrique, évoque l’importance des services, de l’innovation et de la durabilité dans le développement de IAMaga et du secteur automobile en Afrique.
AFRIK21 : Pour quelle raison le groupe NEXUS Automotive International a-t-il créé IAMaga en 2019 ?
Martin Hendriksen : Nous avons créé IAMaga pour répondre aux besoins des marchés africains et à leurs spécificités, et pour être au plus près des communautés du continent. La plateforme déploiera la boîte à outils traditionnelle de NEXUS, c’est-à-dire tout ce qui est actuellement disponible pour les fournisseurs et la communauté, mais nous développons également des services innovants pour nous adapter aux besoins de la communauté sur le continent africain.
Quel était l’objectif du One Africa Business Summit qui s’est tenu au Caire en Égypte les 14 et 15 juin 2023?
Martin HENDRIKSEN : Nous avons organisé ce premier One Africa Business Summit au Caire afin de réunir nos partenaires et l’ensemble de la communauté des fournisseurs en un seul lieu. Il était très important pour nous de réunir la communauté en face à face, car l’objectif est de fédérer et d’échanger des idées afin d’identifier les services les plus innovants que IAMaga peut fournir sur le continent africain. Lors du sommet, nous avons par exemple identifié le besoin de faire du lobbying auprès des gouvernements et des institutions sur les questions relatives au marché secondaire de l’automobile en Afrique. IAMaga travaillera à répondre à ce besoin que nous avons identifié ensemble lors des discussions.
Pourriez-vous préciser les principaux obstacles auxquels vous faites face sur le continent ?
Martin HENDRIKSEN : La contrefaçon, les barrières commerciales et le manque de formation sont des obstacles majeurs au développement des marchés en Afrique. L’objectif d’IAMaga est de proposer des solutions concrètes à notre communauté. Par exemple, pour résoudre le problème de la contrefaçon, nous allons proposer une technologie ultra-innovante d’authentification de l’étiquetage qui a été présentée lors du Sommet. Grâce à cette technologie, nos membres et toute la chaîne, jusqu’au consommateur, pourront vérifier l’authenticité des composants. De plus, la connexion numérique nous permettra de développer toute une série de services supplémentaires. Nous pourrons proposer un programme de fidélisation des fournisseurs car nous serons connectés au garage ou au mécanicien qui installe la pièce. On peut déployer des instructions de montage, avoir un service d’assistance, avoir des formations, bref offrir une garantie.
Nous avons participé à un atelier sur la durabilité que vous avez organisé. Quelle est votre vision en la matière ?
Martin HENDRIKSEN : C’est un enjeu important au niveau de Nexus. En mars 2023, NEXUS a lancé son premier Climate Day, qui s’est tenu au Canada, précisément pour promouvoir un marché de l’après-vente éco-responsable. Cela nous a permis de créer un modèle de durabilité pour le marché, qui comprend des garages plus durables, la formation, la réduction de l’empreinte carbone, des emballages et des produits plus durables, et enfin l’économie circulaire. Notre rôle est d’apporter le sujet à notre communauté et de partager les meilleures pratiques. Si l’on prend l’exemple de Motus, qui est membre de Nexus en Afrique du Sud, c’est probablement le groupe le plus avancé de tous sur le sujet de la durabilité. D’abord parce qu’il s’agit d’une entreprise cotée en bourse, en raison de sa taille et de ses multiples continents de distributeurs. Et puis, à l’autre bout de l’échelle, il y a les membres qui n’ont pas encore intégré le développement durable dans leur stratégie. Mais ils l’intègrent progressivement et partagent les meilleures pratiques.
L’Afrique connait, dans certains secteurs, comme celui de la téléphonie mobile, un phénomène de « leapfrog » qui consiste à sauter des étapes dans le développement. On a observé cela avec la téléphonie, entre autres. Un tel saut est-il envisageable sur le marché secondaire ?
Martin HENDRIKSEN : Oui, il est possible de sauter certaines étapes qui se dérouleraient dans un marché plus développé, où les gens passent par de petites étapes, et nous ferons un grand pas en Afrique. C’est l’une des spécificités que nous prenons en compte dans le développement d’IAMaga. Par exemple, si vous avez un système d’étiquetage numérique, vous pouvez avoir des start-ups avec une connexion numérique à l’endroit où le produit est installé. Vous pouvez ainsi mettre en place un mécanisme de communication efficace.
L’Afrique est un continent qui évolue rapidement et qui est très innovant, et c’est dans cet esprit que nous voulons développer les services d’IAMaga.
Propos recueillis par Delphine Chêne, envoyée spéciale au Caire