La nouvelle est tombée il y’a quelques jours. Le gouvernement mauricien va bientôt permettre à sa banque centrale d’émettre des titres ou emprunts obligataires auprès des bailleurs de fonds. L’objectif est de mobiliser des ressources financières pour les projets de développement durable sur l’ile Maurice, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de l’économie verte et de l’économie bleue.
Maurice envisage par exemple d’ajouter 35 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique d’ici à 2025, contre 22 % en 2020 (1 % d’énergie éolienne et solaire et 5 % d’hydroélectricité). Les 16 % restants « d’énergies renouvelables » seront produites à partir des déchets de canne à sucre. Le gouvernement mauricien a été obligé de se tourner vers cette alternative, car à cause du caractère isolé de cet État insulaire d’Afrique situé à l’ouest de l’océan indien.
Produire de l’électricité grâce à la canne à sucre
Pour limiter la pollution de l’air par les énergies fossiles sur l’ile, les Mauriciens expérimentent depuis plusieurs années la transformation de la canne à sucre en énergie propre. L’électricité est produite à partir de la bagasse, les résidus des tiges de canne à sucre dont on a extrait le jus.
Si le pays bénéficie de nouveaux financements des bailleurs de fonds, le projet de production d’électricité à partir des déchets de canne à sucre pourrait connaître un bond en avant. Plusieurs projets d’énergies solaire et éolienne pourraient aussi être envisagés par les autorités mauriciennes.
La révision de la législation dans le secteur financier
Afin de permettre à sa banque centrale de lever les fonds par émissions de titres pour des projets de développement, Maurice devra assouplir sa législation financière. Selon l’agence Bloomberg, grâce à un nouveau cadre légal, l’organe d’émission mauricien pourra ainsi « mobiliser des prêts par émission de titres, pour l’investissement dans des projets ou des entreprises promouvant le développement économique durable de l’État insulaire d’Afrique ».
Inès Magoum