Comme la plupart de territoires insulaires dans le monde, Maurice est fortement menacé par le changement climatique qui se manifeste notamment par la montée des eaux. C’est ce qui justifie l’intervention de l’AFD qui vient d’octroyer 2,1 millions d’euros à ce pays d’Afrique de l’Est. L’accord de financement a été signé récemment dans la capitale Port-Louis, entre le ministre mauricien des Finances, de la Planification économique et du Développement, Renganaden Padayachy, l’ambassadrice de France à Maurice, Florence Caussé-Tissier et le directeur de l’AFD pour Maurice et les Seychelles, André Pouillès-Duplaix.
Le financement sera alloué en deux parties. La première, d’un montant de 1,1 million d’euros est accordée dans le cadre de la Facilité 2050 : « Construire une vision commune et une trajectoire neutre en carbone et résiliente à l’horizon 2050 ». Cette initiative de l’AFD vise à accompagner une trentaine de pays en développement parmi les plus émissifs ou les plus vulnérables dans leur transition vers un modèle de développement bas-carbone et résilient.
La lutte contre l’érosion côtière
À Maurice, la Facilité 2050 permettra la transition vers un modèle bas-carbone dans plusieurs secteurs. « Deux secteurs clés identifiés comme étant les plus émetteurs de gaz, à savoir les secteurs de l’énergie et du transport, ainsi que deux secteurs vulnérables, à savoir l’agriculture et le tourisme, seront guidés pour élaborer une stratégie », explique André Pouillès-Duplaix, le directeur de l’AFD pour Maurice et les Seychelles.
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Maurice dépend à 77 % des combustibles fossiles pour produire son électricité selon l’Agence pour le commerce international (ITA) du gouvernement des États-Unis d’Amérique. Port-Louis veut porter la part des énergies dans son mix électrique de 60 % d’ici à 2030.
L’autre partie du financement de l’AFD est engagé via le Fonds pour l’expertise technique et le transfert d’expérience (Fexte). Cet instrument finance des programmes de coopération technique et des études de préparation de projets dans les pays en développement. Le Fexte permettra de cartographier les zones côtières des îles Maurice et Rodrigues afin d’évaluer les risques d’érosion. Selon les scientifiques, la disposition de 75 % des coraux des lagons qui forment la barrière de corail accentue ce phénomène.
Jean Marie Takouleu