L’entreprise chinoise CTE a récemment mis en service un réseau de collecte des eaux pluviales dans le cadre d’un réseau d’assainissement séparatif pour la ville de Nouakchott. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’est déplacé pour l’inauguration de ce système d’assainissement, dont le premier objectif est de diminuer les risques d’inondations dans la capitale pendant la saison pluvieuse.
Depuis quelques mois, l’entreprise chinoise travaille sur un territoire de 15 km2. Cela parait peu, mais l’objectif était d’abord de toucher les zones où les eaux stagnent pendant la saison des pluies sur le pôle A qui correspond à l’un des trois bassins versants de la ville (ABC). Pour ce faire, elle a construit un réseau de collecte de 31 km de caniveaux en béton armé de dimensions 0.8 x 1m et 1 x 1m. Elle a aussi posé 11 km de tuyaux sous pression, en fibre de verre, avec des diamètres compris entre 1 100 et 1 500 mm. Les eaux collectées par ces moyens seront pompées et évacuées par quatre stations nouvellement construites. Ces installations sont capables de pomper 225 000 m3 par jour, et permettent l’absorption de précipitations pluviométriques de 50 mm en moins de 5 heures.
Le financement de la Chine
Selon les autorités mauritaniennes, le nouveau réseau d’assainissement va permettre « d’éviter la situation catastrophique que connait Nouakchott chaque fois qu’il y a de fortes pluies ou des inondations ». Ce projet est à mettre au crédit de la coopération entre la Mauritanie et la Chine. Il a coûté 15 milliards d’ouguiyas en tout, soit 40,3 millions de dollars. Le tout a été entièrement subventionné par la Chine, au titre de l’aide bilatérale et suite à l’accord de coopération qui avait été signé en décembre 2015.
Ce projet intervient alors que les autorités mauritaniennes multiplient des initiatives pour construire des infrastructures d’assainissement dans la capitale Nouakchott. En septembre 2018, Yahya Ould Abd Dayem, le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement a effectué une visite sur le site du projet d’assainissement de la capitale. Quatre stations d’épuration étaient alors en construction à Moughataa de Sebkha (Nouakchott Ouest). À l’issue de cette tournée d’inspection, il avait affirmé que les installations devraient commencer à fonctionner avant la fin du mois de septembre (2018).
Actuellement, les infrastructures d’assainissement collectif existantes à Nouakchott se limitent à un réseau linéaire de moins de 70 km, une station d’épuration et quatre stations de pompage concentrées dans une partie du centre-ville et desservant moins de 5 % des ménages de la capitale. Selon le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, ces infrastructures ne sont pas fonctionnelles pour la plupart, « en raison de leur obsolescence et de la forte agressivité de leur environnement d’exploitation ». La topographie de la ville de Nouakchott a conduit à son découpage en trois bassins versants (pôle A, pôle B et pôle C) qui doivent, à terme, être équipés tous les trois de réseaux d’assainissement indépendants avec un système séparatif pour les eaux usées et les eaux pluviales.
Jean Marie Takouleu