Alors que les tempêtes ont déjà détruit 142 000 hectares de terres agricoles depuis 2019 selon l’Institut national pour la gestion et la réduction des catastrophes (INGD), le Mozambique a connu récemment de nouvelles inondations. Le dernier bilan fait état de quatre morts et 14 000 déplacés notamment à Boane, un district situé à 27 kilomètres de la capitale Maputo.
Parmi les dégâts causés par les tempêtes figurent la coupure des lignes électriques de l’entreprise publique Electricidade de Moçambique (EDM) ainsi que la destruction des plantations gérées par des petits exploitants agricoles. À Boane, cette situation met à mal la sécurité alimentaire d’environ 99 000 personnes dont les moyens de subsistance dépendent majoritairement des cultures vivrières (riz, blé, maïs, sorgho). Ces productions de Boane ne seront plus acheminées pour le moment vers Maputo puisque les ponts qui séparent les deux villes ont été déliés par les inondations.
Plus tôt en 2022, la tempête tropicale Gombe avec des rafales de 170 km/h a balayé des toits et effondré des murs avant de priver 30 000 Mozambicains d’électricité notamment à Nampula et à Zambézie dans le centre du Mozambique. Cette catastrophe est intervenue trois ans après le passage des cyclones Idai et Kenneth qui ont également décimé des centaines de têtes de bétail et remis au goût du jour la protection de la biodiversité dans ce pays d’Afrique de l’Est.
La résilience climatique face aux catastrophes naturelles
Le Mozambique a abrite l’une des plus riches biodiversité d’Afrique avec notamment le parc national du Limpopo où évoluent 147 espèces de mammifères et plus de 500 espèces d’oiseaux à la frontière sud-africaine, ainsi que la réserve nationale de Niassa qui couvre environ 42 000 km² (équivalant à la superficie des de la Guinée-Bissau, plus de 36 000 km2) avec son potentiel faunique composé d’éléphants, des lions, des léopards, et d’hippopotames. Seulement, ces espaces naturels ont payé ces dernières années le prix des inondations, de la guerre civile (1990), de l’exploitation forestière illégale et du braconnage accentué par la croissance démographique.
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C’est la raison pour laquelle les autorités mozambicaines ont construit en 2020 un parc écologique qui s’étend sur une superficie de 45 000 m2 dans la municipalité de Beira. Pour un coût total de 20,7 millions de dollars (1,3 milliard de méticais mozambicains) financé en partie par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement, le site améliorera le système de drainage dans cette ville confrontée aux inondations et à l’érosion côtière..
Benoit-Ivan Wansi