Beira, la deuxième ville du Mozambique a été balayée par un cyclone d’une vitesse de 160 kilomètres par heure (km/h), baptisé Éloise. Outre les dégâts humains et matériels, le système de dépression terrestre a provoqué l’inondation d’environ 142 000 hectares de terres, mettant en péril la biodiversité et la sécurité alimentaire.
La ville portuaire de Beira située dans la région Centrale au Mozambique a de nouveau été frappée par un cyclone, dans la nuit du 22 au 23 janvier 2021. Selon l’Institut national de météorologie du Mozambique (Inam), le cyclone baptisé Éloise a déversé 250 mm de pluie sur la ville en l’espace de 24 heures. Avec des vitesses de vent allant jusqu’à 160 km/h, le système de dépression terrestre a tué six personnes, dont un enfant de moins de 2 ans, selon les autorités locales et les équipes de secours.
« Près de 7000 personnes ont été déplacées et plus de 5000 maisons détruites, endommagées ou inondées », indique le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), qui a également signalé que le bilan pourrait s’alourdir dans les jours à venir. Le cyclone a été rétrogradé en tempête tropicale et devrait affecter d’autres pays d’Afrique australe, notamment le sud du Zimbabwe, le nord de l’Afrique du Sud et l’est du Botswana, qui ont déjà subi de fortes pluies et des coulées de boue.
Biodiversité et sécurité alimentaire, menacées
L’Institut national du Mozambique pour la gestion et la réduction des catastrophes affirme qu’environ 142 000 hectares de terres agricoles ont été détruits par le cyclone. Beaucoup d’espèces animales et végétales ont été affectées dans la région, tout comme les populations qui craignent de perdre leurs récoltes.
C’est le deuxième cyclone de grande ampleur qui frappe le Mozambique en l’espace de deux ans. Le pays d’Afrique de l’Est a été plus violemment frappé en 2019 par les cyclones Idai et Kenneth, qui ont fait 700 morts, plusieurs millions de sinistrés, d’énormes dégâts matériels et environnementaux.
Les catastrophes climatiques telles que les cyclones ont un impact sur l’agriculture. Selon la revue scientifique internationale Science, l’Afrique australe et l’Asie du Sud seront les deux régions du monde où les productions agricoles seront les plus affectées par le changement climatique d’ici à 2030. Cela donnerait lieu à l’insécurité alimentaire, qui à son tour pourrait engendrer l’instabilité sociale, comme cela a déjà été le cas au Mozambique en 2010.
Boris Ngounou