L’Union européenne (UE) et la Banque européenne d’investissement (BEI) participeront au financement du mégaprojet hydroélectrique de Mphanda Nkuwa au Mozambique, à hauteur de 500 millions d’euros. L’annonce a été faite récemment par le Bureau de mise en œuvre du projet hydroélectrique Mphanda Nkuwa (GMNK).
Du nouveau concernant le projet hydroélectrique de Mphanda Nkuwa. Après avoir confié la mise en place des infrastructures à un consortium composé d’au moins deux entreprises européennes, notamment les français TotalEnergies et Électricité de France (EDF), l’Union européenne (UE) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont annoncé leur participation au financement de ce projet sur le fleuve Zambèze.
C’était lors d’une réunion le 5 juin 2023 dans la capitale mozambicaine Maputo entre le Bureau de mise en œuvre du projet hydroélectrique Mphanda Nkuwa (GMNK), une délégation de l’UE et la BEI pour discuter des questions liées à la structuration et au financement du projet. Les deux nouveaux partenaires contribueront à la mise en place de l’infrastructure d’évacuation d’électricité à hauteur de 300 millions d’euros. La centrale hydroélectrique de 1 500 MW bénéficiera d’un financement de 200 millions d’euros.
Un investissement de 4,5 milliards de dollars
Lors de la réunion avec la délégation de l’UE, « les entités ont été informées de l’état d’avancement du projet, de la mise à jour des études techniques et environnementales, du financement, du processus de sélection du partenaire stratégique, du marché de l’énergie, ainsi que du calendrier de mise en œuvre », indique le GMNK. Cette mise au point était nécessaire, compte tenu de l’impact environnemental et social estimé pour ce projet hydroélectrique.
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La conséquence la plus directe est l’anéantissement des systèmes d’irrigation situés en aval du barrage. Ce bouleversement affectera l’aquaculture dans le delta du fleuve Zambèze. Pire encore, la retenue devrait déplacer 1 400 familles et impacter les moyens de subsistance de 200 000 personnes. L’Organisation des Nations unies (ONU) a marqué son désaccord vis-à-vis de ce projet en le qualifiant de « projet de grand barrage le moins acceptable sur le plan environnemental en Afrique ».
Outre TotalEnergie et EDF, le consortium en charge du financement et de la mise en place de l’aménagement hydroélectrique se compose des entreprises japonaises Sumitomo Corporation et Kansai Electric Power. La construction du barrage de Mphanda Nkuwa et sa centrale électrique nécessitera un investissement de 4,5 milliards de dollars.
Jean Marie Takouleu