Le projet de dessalement de Bethanie et de Grünau est en bonne voie. Namibia Water Corporation (NamWater), l’entreprise publique qui distribue l’eau potable en Namibie, a annoncé que cinq entreprises avaient soumissionné à l’appel d’offres pour sélectionner les opérateurs qui réaliseront les études d’impact environnemental (EIE) pour la construction de deux usines de dessalement dans ces localités du sud du pays.
Il s’agit African Planning Forum, D&P Engineers & Environmental Consultants, Environmental Compliance Consulting, KPM Environment Consulting et Matrix Consulting Services. Toutes ces sociétés ont postulé pour les deux stations de dessalement, excepté African Planning Forum qui a candidaté uniquement pour l’usine de dessalement de Bethanie. Ces entreprises devraient connaître le verdict dans les semaines à venir. NamWater communique énormément sur ces deux stations qui sont en réalité des projets pilotes pour le dessalement de l’eau souterraine en Namibie.
Le financement de Fonds d’adaptation
Bethanie et Grünau sont situées dans une région très aride où la végétation et l’eau douce de surface sont rares. Mais ce n’est pas une exception en Namibie. Des milliers d’habitants de cette région sont confrontés aux problèmes d’accès à l’eau potable. Et ce, d’autant plus que l’eau obtenue à partir des puits, présente une salinité très élevée. Pour pallier cette difficulté, le gouvernement, avec l’appui de Desert Research Foundation of Namibia et NamWater, investit dans le dessalement, une solution plus coûteuse que l’exploitation de ressources d’eau douce de surface. Les localités de Bethanie et Grünau servent donc d’essai pour ce projet présenté à la Conférence des parties (COP24) qui s’est tenue en 2018 à Katowice, en Pologne.
Le 5 décembre 2018, en marge de cet évènement, un accord a été signé entre le gouvernement namibien et le Fonds d’adaptation au changement climatique. Cet organisme de financement de l’Organisation des Nations unies (ONU) a alloué 60 millions de dollars namibiens, soit 4,22 millions de dollars américains. Le projet porté par les ministères de l’Agriculture et celui de l’Environnement reçoit aussi le soutien du conseil régional de Kharas (au sud de la Namibie) et des conseils des villages de Bethanie et de GrÜnau.
À la COP 24, Pohamba Shifeta, le ministre namibien de l’Environnement et du Tourisme, a affirmé que les installations fonctionneraient avec les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien. Au moins, le soleil et le vent ne manquent-ils dans ce pays d’Afrique Australe. NamWater a jusqu’en septembre 2019 pour lancer un appel d’offres et designer les entreprises qui construiront les usines de dessalement de Bethanie et de Grünau.
Jean Marie Takouleu