Garth Owen-Smith, un héros de la protection de la nature et un environnementaliste namibien, est décédé d’un cancer le 11 avril 2020. Il était âgé de 76 ans. La nouvelle a été rendue publique dans le cadre d’une déclaration faite par la cofondatrice du Réseau de développement rural intégré et de conservation de la nature (IRNDC), Margaret Jacobsohn.
Garth Owen-Smith, une figure emblématique de la protection de la nature en Namibie, est mort d’un cancer le 11 avril 2020. Il était âgé de 76 ans. La nouvelle a été rendue publique lors d’une déclaration faite par la cofondatrice du réseau de développement rural intégré et de conservation de la nature (IRNDC), Margaret Jacobsohn. Celle-ci était par ailleurs la compagne de l’environnementaliste namibien. Elle a vécu à ses côtés les derniers instants de sa vie. Garth Owen-Smith laisse derrière lui deux fils (Touareg et Kyle) ainsi qu’un petit-fils.
Garth Owen-Smith n’a jamais obtenu de diplôme officiel. Il a commencé des études dans les domaines de l’agriculture et de la zoologie, mais les a abandonnées aussitôt. Cependant, il était reconnu dans les milieux universitaires et de la protection de la nature comme un expert mondial dans son domaine.
Le protecteur de la nature a reçu plusieurs prix pour son engagement, notamment le prix Goldman pour l’environnement en 1993, suivi du tableau d’honneur du Global 500 en 1994. Il a également reçu le prix Prince William Lifetime Conservation Award en 2015.
L’homme est décrit comme un héros de la protection de la nature, car il a gagné de nombreuses batailles en ce sens. L’environnementaliste namibien était toujours accompagné dans ses combats, de sa collaboratrice Margaret Jacobsohn. Ils ont cofondé le Réseau de développement rural intégré et de conservation de la nature (IRNDC), qui conçoit la protection durable de l’environnement à travers l’action collective et la collaboration entre les communautés namibiennes. Garth Owen-Smith et Margaret Jacobsohn sont également les pionniers d’un programme de gestion des ressources naturelles, qui lie la protection de la faune namibienne au développement rural durable. Ce programme est devenu un modèle de conservation de la faune dans toute l’Afrique. Grâce à lui, la plupart des espèces ont augmenté dans la région du nord-ouest de Kunene et à Caprivi, dans le nord-est de la Namibie. Le phénomène de braconnage disparaît quant à lui peu à peu avec l’appui déterminant des gardes-chasse nommés par la communauté.
L’environnementaliste namibien était aussi un écrivain. En 2010, Garth a publié l’œuvre de sa vie. Il l’a intitulé « An Arid Eden » (Un Eden aride). L’ouvrage est un compte-rendu détaillé de presque 50 ans d’activisme sur le terrain en Namibie, luttant souvent contre des obstacles presque insurmontables pour faire admettre par les autorités que la conservation ne pouvait pas être imposée de loin aux communautés rurales éloignées. Son but était de faire des communautés locales les gardiennes de leurs terres. Le livre de Garth est désormais bien présent sur l’étagère des classiques africains. Il est classé à l’époque parmi les livres les plus importants sur la conservation africaine et le demeure depuis plusieurs décennies. Et, bien qu’il ne traite que d’une seule région d’Afrique, le Kaokoveld de Namibie, ses leçons et ses conclusions sont universelles et profitables à tout le continent.
La vision contenue dans les œuvres de Garth Owen-Smith est aujourd’hui évidente dans toute la Namibie et à l’échelle internationale. « Grâce aux efforts de l’homme, aux côtés d’autres héros namibiens de la conservation, les populations des régions de Kunene et du Zambèze, et plusieurs autres régions de la Namibie ont réalisé d’immenses gains en matière de conservation et ont obtenu des droits qui auraient été considérés comme étant impossible il y a quelques décennies », témoigne Margaret Jacobsohn, la cofondatrice du IRNDC. Le ministère namibien de l’Environnement s’est joint le 12 avril 2020 au reste du pays, au continent africain et au monde entier, pour rendre hommage à la vie d’un héros de la conservation de la nature. « Il est respecté et honoré pour avoir été le pionnier du programme de gestion communautaire des ressources naturelles en Namibie, qui est saluée au niveau international pour sa contribution à la protection des espèces sauvages dans les zones communales, et également pour sa capacité à donner aux communautés rurales les moyens de réduire la pauvreté ».
Inès Magoum
