Le ministère namibien de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme vient de lancer un nouveau programme de préservation des zones protégées de la Namibie. Sa mise en œuvre nécessitera un investissement de plus 12 millions de dollars américains (208 millions de dollars namibiens).
« Entre fin 2018 et mai 2020, plus de 1 790 présumés braconniers ont été arrêtés en Namibie », affirme Pohamba Shifeta, le ministre namibien de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme dans un rapport publié en juin 2020. « Le nombre de suspects arrêtés a doublé depuis le lancement de l’unité anti-braconnage dans le pays en 2016 », précise-t-il. Parmi les espèces les plus touchées par le phénomène de braconnage figurent le rhinocéros et l’éléphant. « En 2019, 45 rhinocéros ont été braconnés contre 74 en 2018, 55 en 2017, 61 en 2016 et 97 en 2015. En 2020, on compte deux rhinocéros déjà braconnés. S’agissant des éléphants, 12 ont été braconnés en 2019, 27 en 2018, 50 en 2017, 101 en 2016 et 49 en 2015. Aucun éléphant n’a encore été victime de braconnage en 2020 », indique Pohamba Shifeta.
Ces dernières statistiques publiées par l’autorité namibienne de l’environnement lèvent ainsi le voile sur l’état d’avancement de la préservation de la faune sauvage dans le pays. Selon Pohamba Shifeta, beaucoup reste encore à faire.
C’est fort de ce constat que le ministère namibien de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme a décidé de mettre en place un programme de riposte d’une valeur de plus de 12 millions de dollars américains (208 millions de dollars namibiens), soit 36 % du budget du ministère namibien de l’Environnement, pour l’année 2020. Le nouveau programme prendra également en compte la préservation des zones protégées du pays.
Le programme de préservation de la faune sauvage et des zones protégées comprend plusieurs interventions stratégiques. Parmi elles, figure la prévention de la criminalité liée aux espèces sauvages et l’application de la loi. Cela se fera à travers le renforcement de la surveillance, des patrouilles et de la détection, ainsi qu’à travers la conduite d’enquêtes et de renseignements appropriés. La seconde intervention concerne le soutien aux conservatoires communaux et aux forêts communautaires. Les communautés locales seront également soutenues à travers des mesures d’atténuation prometteuses dans les zones à forte concentration de populations animales. Il s’agit de l’installation des kraals (enclos à bétail) à l’épreuve des prédateurs, des murs de protection autour des infrastructures hydrauliques, des infrastructures alternatives de stockage des céréales et de l’installation d’abreuvoirs pour les éléphants.
Le nouveau programme de préservation de la faune sauvage et des zones protégées de la Namibie prévoit enfin la prévention et l’atténuation des conflits entre l’homme et la faune sauvage, notamment par le biais de l’abattage des animaux à problèmes et de l’aide financière aux communautés, grâce au « Programme d’autosuffisance en matière de conflits entre l’homme et la faune de la Namibie ».
« Les principaux objectifs et résultats du programme de préservation de la faune sauvage et des zones protégées seront d’accroître les revenus générés pour les communautés par la faune et les produits forestiers, de renforcer la gouvernance au niveau de la conservation et des forêts communautaires, de créer davantage d’emplois pour les communautés rurales et de fournir aux communautés rurales de la viande de gibier pour la consommation des ménages », explique Pohamba Shifeta.
Inès Magoum