Le gouvernement namibien vient de donner son aval pour le développement de 4 parcs éoliens dans le parc national de Tsau//Khaeb (Sperrgebiet). Les installations seront construites par la compagnie publique NamPower et deux producteurs indépendants d’électricité (IPP).
Villes et territoires durables #15. Notre série en partenariat avec le Sommet Afrique-France 2020.
C’est une décision qui suscite à la fois enthousiasme et inquiétude chez les défenseurs de l’environnement en Namibie. Le gouvernement de ce pays d’Afrique australe a donné son approbation pour la mise en œuvre de quatre projets éoliens en plein cœur du parc national de Tsau//Khaeb (Sperrgebiet), situé près de la côte, au sud-ouest du pays. Parmi ces projets éoliens, deux sont menés par l’entreprise publique NamPower.
La construction du premier parc éolien nécessitera un investissement de 1 milliard de dollars namibiens (près de 68 millions de dollars américains). L’installation sera composée de 16 turbines qui tourneront grâce au vent côtier tout en produisant 40 MW. Le deuxième parc éolien de NamPower affichera une capacité de 50 MW. Les deux autres parcs éoliens seront construits par des producteurs indépendants d’électricité (PPP).
Deux projets d’IPP
Parmi les projets approuvés par le gouvernement namibien, il y a celui de l’entreprise entreprise franco-namibienne InnoSun Energy Holding. Son parc éolien affichera une capacité de 50 MW. Cet IPP n’est pas nouveau en Namibie puisqu’il y a déjà mené avec succès le projet éolien d’Ombepo, dans le sud-ouest. Le petit parc éolien, que l’entreprise a construit, affiche une capacité de 5 MW avec un investissement de 13 millions de dollars.
Un projet éolien de 40 MW d’United Africa a également été approuvé par le gouvernement namibien. Dans le cadre de sa joint-venture avec Quantum Power, United Africa met en œuvre le projet éolien près de la ville de Lüderitz qui permettra de produire 44 MW. Ces différents projets permettront à la « Namibie d’atteindre ses objectifs dans le cadre des objectifs de développement national et placera le pays dans une situation où la majeure partie de son électricité est produite par des éoliennes », explique Teofilus Nghitila, le directeur général du ministère namibien de l’Environnement et du Tourisme.
Les inquiétudes sur la préservation de la biodiversité
Les quatre projets éoliens permettront de réduire la dépense énergétique de la Namibie vis-à-vis de ses voisins. Mais l’installation des éoliennes dans le parc national de Tsau//Khaeb suscite l’inquiétude des défenseurs de l’environnement. Cette réserve de biodiversité s’étend sur une superficie de 26 000 km2 le long des côtes namibiennes. Malgré le climat désertique de cette partie du Namib, le parc abrite de nombreuses espèces de plantes et d’animaux comme l’oryx, le springbok ou encore la hyène brune. Cependant, les animaux les plus menacés par les éoliennes sont des oiseaux notamment l’huîtrier de moquin, le serin alario et l’alouette.
Ces animaux peuvent se heurter aux pales d’éoliennes en mouvement. « Notre but est de réduire tout impact négatif sur la biodiversité dans le parc. Nous savons que la zone est sensible et qu’elle abrite des organismes uniques, en particulier des plantes succulentes qui sont très importantes pour l’écosystème. Tout est bien documenté », affirme Teofilus Nghitila…
Sauf que, pour le moment, aucun plan n’a été mis en place pour la protection des oiseaux du parc national de Tsau//Khaeb.
Jean Marie Takouleu