Au moins 200 éléphants sont mis en vente en Namibie. Le gouvernement de ce pays d’Afrique australe justifie cette décision par la sécheresse qui touche la faune depuis plusieurs années, et qui accentue le conflit entre les grands mammifères et les agriculteurs.
Le gouvernement namibien poursuit la vente de ses animaux sauvages. Cette fois, les autorités mettent sur le marché 200 éléphants qui vivent actuellement dans des réserves. La mise en vente de ces pachydermes est justifiée par la sécheresse, une conséquence du réchauffement climatique qui touche particulièrement les pays d’Afrique australe et de l’est.
Si ce phénomène n’est pas totalement nouveau en Namibie, connu pour son climat aride, ces dernières années, la situation s’est aggravée, asséchant les points d’eau essentiels pour les éléphants et les autres grands mammifères de Namibie. La sécheresse touche aussi les hommes, notamment les agriculteurs qui doivent partager leurs maigres ressources (eau et pâturages) avec les animaux sauvages.
Une décision controversée
Le gouvernement namibien justifie aussi la mise en vente de 200 éléphants par l’aggravation du conflit homme faune dans le pays. Il estime que la vente de ses animaux devrait contribuer à la réduction de ce phénomène récurrent, et surtout éviter que les pachydermes ne meurent de faim. Cet argument est conforté par le fait qu’en 2018, 64 000 animaux sont morts de faim en Namibie. Il y a 2 ans en effet, une implacable sécheresse a touché l’Afrique australe, impactant la faune, et affectant l’approvisionnement en eau dans des pays comme l’Afrique du Sud et la Namibie.
La décision du gouvernement de vendre une partie de ses éléphants ne fait pas l’unanimité, surtout auprès des organisations de défense de la nature. Certaines estiment que la vente d’animaux pourrait accélérer l’extinction de certaines espèces, surtout que ces animaux peuvent être achetés par les acteurs de l’industrie du gibier qui les utilisent pour des expéditions de chasse ou pour produire de la viande et de la peau. Par cette transaction, le gouvernement namibien touche aux clauses de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (Cites) qu’elle a d’ailleurs menacé de quitter en 2019.
La menace de l’exploitation pétrolière
Outre la vente et la famine qui guettent les éléphants de Namibie, ces grands animaux sont désormais menacés par l’exploitation pétrolière de la compagnie canadienne Reconnaissance Africa (ReconAfrica). Elle a obtenu deux concessions sur plus de 35 000 km2 dans le riche (biodiversité) delta de l’Okavango, à cheval entre la Namibie et le Botswana.
Jean Marie Takouleu