Alors que la Namibie se remet à peine de la longue période de sécheresse qui a ébranlé le pays lors de la dernière saison sèche, le gouvernement veut réaliser un grand projet de dessalement. Il sera développé dans la ville de Walvis Bay. Selon John Mutorwa, le ministre namibien de l’Agriculture, des Eaux et des Forêts, les l’étude de faisabilité du projet devrait s’achever bientôt.
Le projet de dessalement devient une priorité du gouvernement namibien dans le secteur de l’eau. L’objectif est de pomper l’eau de l’océan atlantique et d’effectuer le traitement via une grande usine de dessalement construite dans la ville de Walvis Bay. L’eau sera ensuite destinée à l’approvisionnement de la ville de Windhoek en Namibie et de Gaborone, la capitale du Botswana voisin. Ce pays d’Afrique australe est également touché par la sécheresse. Et, contrairement à la Namibie, il ne dispose pas d’un accès à la mer.
Le déficit dans la production de l’eau potable à Windhoek et Gaborone
Pour l’heure, aucun détail n’est disponible sur le projet de dessalement de Walvis Bay. Sans doute, en saura-t-on davantage avec la livraison des résultats de l’étude de faisabilité en cours… Il s’agit d’un projet important qui mobilise les deux pays depuis plusieurs années. Il a été réactivé à cause de la multiplication des épisodes de sécheresse.
La situation devrait encore s’aggraver selon les prévisions du gouvernement namibien. « D’ici 2050, le déficit de production de l’eau potable les zones côtières de la Namibie sera de l’ordre de 36 millions de m3 par an. La quantité de la demande en eau supplémentaire pour Windhoek et les localités avoisinantes pendant la même période sera de l’ordre de 32 millions de m3 par an, alors que la demande envisagée pour Gaborone au Botswana s’élèverait à 20 millions m3 par an », indique le ministre John Mutorwa.
Le soutien de l’Allemagne
La construction d’une usine de dessalement à Walvis Bay pourrait contribuer à résorber le déficit de production de l’eau potable. Le projet devrait nécessiter d’énormes investissements, notamment pour l’acheminement de l’eau de Walvis Bay à Gaborone (en passant par Windhoek). Une distance de plus 1490 km sépare les deux villes. Mais elles sont déjà reliées par une route. La conduite d’acheminement de l’eau pourrait suivre cette voie. Le financement de la future installation devrait être assuré par la Namibie et le Botswana. Les deux gouvernements ont réaffirmé leur volonté de travailler ensemble lors de la visite de l’ancien président botswanais Seretse Khama Ian Khama à Windhoek en 2018.
Les deux pays pourraient bénéficier du soutien de l’Allemagne à travers son agence de développement, Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW). Par ailleurs, il y de cela quelques jours, l’ambassadeur d’Allemagne en Namibie Herbert Beck a pris part à un atelier sur une étude de faisabilité sur le dessalement de l’eau de mer en Namibie. Le but de l’étude est de fournir une analyse détaillée concernant la demande en eau dans les régions côtières et centrales, spécifiquement des villes de Windhoek, Walvis Bay et Swakopmund.
L’autre objectif de l’étude est de formuler les propositions concernant, entre autres, l’option de dessalement correspondante, le système de transfert d’eau et l’infrastructure électrique nécessaire. Le gouvernement namibien parie sur le solaire, une source d’énergie renouvelable très disponible dans le pays.
Jean Marie Takouleu