L’Union européenne (UE) compte sur la Namibie pour son approvisionnement en hydrogène bas-carbone au cours des prochaines années. C’est le but d’un partenariat signé en marge de la 27e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP27) qui vient de s’achever à Charm el-Cheikh en Égypte. L’accord a été signé par le chef de l’État namibien Hage Geingob et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Le partenariat porte sur le développement en commun de l’industrie de l’hydrogène vert et d’autres matières premières. Avec un climat aride, la Namibie est également très ensoleillée. Ce potentiel naturel peut permettre la production à grande échelle de l’énergie solaire nécessaire à la production de l’hydrogène bas-carbone. L’UE mise sur cette énergie pour décarboner son industrie et éventuellement remplacer le gaz russe. En vertu de l’accord, l’organisation se dit prête à accorder des prêts de 500 millions d’euros pour la production de l’hydrogène vert en Namibie.
Le soutien aux investisseurs
Ce financement qui sera accordé à travers la Banque européenne d’investissement (BEI) sera accompagné d’une subvention de 5 millions d’euros. « L’hydrogène vert jouera ici un rôle particulier. Non seulement il constituera la base de l’industrialisation de la Namibie et une pierre angulaire potentielle pour le développement d’une économie d’exportation durable, mais il fournira également l’énergie dont la région a tant besoin. En outre, l’hydrogène vert de Namibie pourrait également jouer un rôle crucial en aidant l’Europe à atteindre la neutralité carbone », indique la BEI.
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Ces investissements viendront surtout soutenir les entreprises européennes qui se positionnent déjà sur le marché de l’hydrogène vert en Namibie. C’est le cas de Hyphen Hydrogen Energy. La coentreprise entre l’énergéticien allemand Enertrag et l’investisseur Nicholas Holdings veut investir 9,4 milliards de dollars dans l’hydrogène vert. La première partie de cet investissement, soit 4,4 milliards de dollars, permettra de développer une capacité d’énergie propre de 2 000 MW. L’électricité sera produite à partir de centrales solaires et éoliennes installées dans le parc national de Tsau//Khaeb, sur la côte, au sud-ouest de la Namibie. La coentreprise veut ensuite porter sa capacité d’électrolyse à 5 000 MW d’ici à 2030.
La coopération en matière de recherche et d’innovation
De son côté, Hydrogène de France (HDF Energy) s’appuiera sur un financement de la BEI pour la construction de la première centrale à hydrogène vert de Namibie. Dans ce projet, l’hydrogène sera fabriqué et utilisé comme alternative pour réduire l’intermittence liée à la production de l’énergie solaire photovoltaïque. Outre le financement de l’hydrogène vert, l’UE et la Namibie travailleront ensemble pour la promotion et la facilitation des liens commerciaux et d’investissement.
Aussi, les deux partenaires coopéreront dans la formation et le renforcement des capacités dans la chaine de valeur de l’hydrogène vert, ainsi que la certification. Le partenariat couvre également la recherche et l’innovation technologique. C’est une condition sine qua non pour le développement et la réduction des coûts de production de l’hydrogène vert.
Jean Marie Takouleu