Orano vire au vert en Namibie. Outre la réduction des coûts énergétiques de ses installations dans ce pays d’Afrique australe, la multinationale française spécialisée dans les métiers du combustible nucléaire veut aussi réduire son empreinte carbone. Orano vient ainsi de signer un contrat d’achat d’électricité (CAE) avec InnoSun, la filiale d’InnoVent, un producteur indépendant d’électricité (IPP) basé à Villeneuve-d’Ascq en France.
Selon les termes du contrat, InnoSun assurera le financement, la construction et l’exploitation d’une centrale solaire devant alimenter l’usine de dessalement de l’eau de mer d’Orano située à Wlotzkasbaken dans la région d’Erongo, à l’ouest de la Namibie. La centrale solaire sera construite sur la côte à 35 km au nord de Swakopmund, la principale ville de la région d’Erongo. La centrale solaire affichera une capacité de 5 MWc.
La mise en service en 2023
L’électricité propre ainsi produite sera vendue à Orano sur une durée de 10 ans, à compter de la mise en service de la centrale solaire prévue pour la fin de 2023. Les travaux commenceront sur le site du projet au cours du second semestre de 2022. « Ce projet s’inscrit dans la politique du groupe Orano visant à réduire son empreinte carbone et à augmenter la part d’électricité à faible teneur en carbone sur ses sites d’exploitation dans le monde entier », souligne le groupe dirigé par Philippe Knoche.
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Selon les prévisions d’Orano, la centrale solaire d’InnoSun devrait permettre à son usine de dessalement d’Erongo de réduire de 30 % ses émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES), ce qui équivaut à 9 722 tonnes d’émissions équivalent CO2. Construite entre 2008 et 2010, l’usine d’osmose inverse affiche une capacité de 20 millions de m3 par an, extensible à 45 millions de m3 par an. L’usine est détenue par Orano Resources Namibia, la filiale d’Orano (anciennement Areva, Ndlr) qui a confié son exploitation à Nafasi Water, une entreprise basée à Germiston, en Afrique du Sud.
De l’eau distribuée par NamWater
L’usine de dessalement a été construite pour alimenter en eau douce à la mine d’uranium de Trekkopje via 40 km de conduites, l’eau étant une ressource très rare dans le désert du Namib. Mais, la mine dont le gisement a été surévalué par Areva n’est jamais entrée en exploitation. « Les installations sont sous cocon en attendant un marché de l’uranium plus propice », indique Orano.
En attendant, l’eau traitée est vendue à Namibia Water Corporation (NamWater) qui la distribue à Swakopmund, aux mines voisines et dans d’autres zones de la région d’Erongo. La construction de l’usine de dessalement d’Erongo a coûté 2,5 milliards de dollars namibiens, près de 153 millions de dollars américains.
Jean Marie Takouleu