Depuis le 8 juin 2023, la Namibie est membre de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU). C’est le premier pays d’Afrique australe à ratifier ce traité qui soutient les États dans la gestion des défis liés à l’eau.
Après la ratification de plusieurs accords de bassins et l’adhésion à des organisations de bassin, notamment la Commission du fleuve Okavango-Cubango (Okacom), la Commission du fleuve Orange-Senqu (Orasecom), la Commission du cours d’eau du Zambèze (Zamcom) et la Commission du cours d’eau de Cuvelai (Cuvecom), la Namibie devient le 8 juin 2023 État membre de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU). C’est le premier pays à adhérer à cette convention en Afrique australe.
La Namibie devient également le huitième État africain, membre de ce traité. « La coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau est la pierre angulaire de la sécurité de l’eau de notre pays, et je suis fermement convaincu que, grâce à cette adhésion, la Namibie non seulement tirera des avantages substantiels de sa participation à ce cadre juridique mondial, mais aura également la possibilité de s’engager avec les autres membres à promouvoir les principes de paix et d’équité dans le partage de l’eau transfrontalière », affirme Calle Schlettwein, le ministre namibien de l’Agriculture, de l’Eau et de la Réforme agraire.
La gestion durable des eaux partagées face au changement climatique
La Namibie partage plusieurs grands fleuves avec ses voisins. C’est le cas du fleuve Orange-Senqu au sud, partagé avec l’Afrique du Sud, ainsi que les fleuves Zambèze et Okavango au nord, partagés avec l’Angola, la Zambie et le Botswana.
Le cadre juridique et intergouvernemental de la Convention d’Helsinki sur l’eau soutiendra la mise en place des cadres juridiques régionaux pour sauvegarder et utiliser durablement ces ressources communes d’eau douce, y compris les eaux souterraines surexploitées en raison de la rareté de l’eau pendant les cycles de sécheresse.
« L’adhésion à la Convention sur l’eau peut également permettre le soutien de la communauté des Parties et l’échange d’expériences avec les bassins et les pays du monde entier, faciliter l’accès au financement et rehausser le profil de la Namibie au niveau international en ce qui concerne les eaux transfrontalières », indique la CEE-ONU. Ouverte à l’adhésion de tous les États membres des Nations unies depuis le 1er mars 2016, la Convention compte désormais 50 parties et plus de 20 pays du monde entier sont engagés dans le processus d’adhésion, principalement en Afrique et en Amérique latine.
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L’adhésion de la Namibie à la Convention sur l’eau d’Helsinki intervient trois mois après l’annonce par le Niger de sa prochaine adhésion à ce traité. Le pays d’Afrique australe ouvre ainsi la voie à d’autres pays de la sous-région auxquels la ratification de cette convention serait une plus-value, au vu des défis quotidiens dans la gestion de l’eau transfrontalière.
La Namibie est également l’un des seuls pays d’Afrique dont toutes les masses d’eau douce transfrontalières sont couvertes par des accords de gestion opérationnels, selon le rapport national soumis pour le deuxième exercice de suivi en 2020 de l’indicateur 6.5.2 de l’objectif de développement durable (ODD), pour lequel la CEE-ONU et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unesco) sont les agences co-dépositaires. Au niveau régional, la Namibie est partie au protocole révisé de 2000 de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur les cours d’eau partagés et à la convention des Nations unies de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation (convention sur les cours d’eau).
Inès Magoum