Le Projet de gestion intégrée pour lutter contre les inondations et la résilience urbaine à N’Djamena (Pilier) du Tchad est récemment entré dans sa deuxième phase. Il bénéficie d’un financement de 20 millions de dollars de la Banque mondiale.
Au Tchad, le Projet de gestion intégrée pour lutter contre les inondations et la résilience urbaine à N’Djamena (Pilier) se poursuit alors que les dégâts causés par les inondations survenues dans le pays d’Afrique centrale, notamment celles de 2022, sont encore visibles. Le 13 mai 2024, le ministère tchadien de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme a signé un accord de financement avec la Banque mondiale pour la mise en œuvre de la composante 2.2 du « Pilier », qui concerne les interventions communautaires.
L’enveloppe de 20 millions de dollars sera gérée par le Programme des Nations unies pour développement (Pnud) qui agit en tant qu’agent de mise en œuvre de ce projet de résilience au changement climatique. « Il s’agira dans cette composante d’impliquer activement les communautés locales dans la planification et l’exécution des actions visant à atténuer les effets des inondations », indique le ministère tchadien de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme. Ainsi, les habitants, victimes des inondations, pourront contribuer avec leurs connaissances et leur expertise, à résoudre les problèmes rencontrés sur le terrain par l’équipe de mise en œuvre du « Pilier ».
Une partie de ce financement additionnel de la Banque mondiale permettra d’établir des comités locaux composés de représentants des quartiers touchés par les inondations, afin qu’ils puissent jouer un rôle actif dans la gestion et la mise en œuvre des mesures préventives. Un système efficace d’alerte précoce sera également mis en place pour informer rapidement les habitants sur les risques potentiels liés aux inondations imminentes. Cela permettrait aux populations concernées de prendre rapidement les mesures nécessaires pour protéger leurs biens et assurer leur sécurité.
Rendre la ville de N’Djamena plus résiliente
En effet, plus de 340 000 personnes issues de plus de 55 000 familles ont été touchées par des inondations sans précédent causées par des pluies torrentielles à travers le Tchad, selon un récent rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). Ce phénomène a également causé d’importants dégâts matériels.
À travers le « Pilier », l’objectif est donc de rendre la capitale tchadienne N’Djamena plus résiliente et durable. En tout, le projet comporte quatre composantes qui permettront d’ici à 2026 d’améliorer la résilience de la ville face aux défis du changement climatique.
Outre les interventions communautaires, « le Pilier » permettra aussi la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures à N’Djamena, la fourniture d’une assistance technique et des investissements, la gestion des déchets solides le long des systèmes de drainage, le renforcement des capacités et l’assistance technique pour améliorer la planification et la budgétisation de l’exploitation et de la maintenance, la sensibilisation des ménages et fourniture d’équipements pertinents, la mise à niveau du système de pré-collecte dans des zones sélectionnées en fournissant aux pré-collecteurs le matériel nécessaire, la mise à niveau du système de contrôle du volume des déchets de la ville et la mise en place d’un démonstrateur de recyclage.
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Par ailleurs, des sites d’élimination temporaire des déchets préidentifiés seront aménagés pour la prise en charge des déchets collectés. L’Intervention d’urgence conditionnelle (CERC) sera également mise en place à N’Djamena, afin d’aider le gouvernement du Tchad à améliorer les délais d’intervention en cas de crises, soit en finançant la mise en œuvre de mesures d’intervention d’urgence, de relèvement rapide et/ou de reconstruction urgente. Pour mémoire, la Banque mondiale a accordé un premier financement de 150 millions de dollars au gouvernement tchadien en 2023, pour la mise du « Pilier ».
Inès Magoum