NIGER : après les sanctions, l’off-grid peut-il régler le problème de l’électricité ?

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NIGER : après les sanctions, l’off-grid peut-il régler le problème de l’électricité ? ©Sol! Groupe

Alors que 86 % de la population du Niger vit sans électricité, l’énergie solaire décentralisée apparait aujourd’hui comme une solution viable, surtout pour les populations vivant en zone rurale. C’est en tout cas le pari de Sol ! Groupe et de d.light qui y travailleront en tant que partenaires.

La crise politique et diplomatique qu’a traversée le Niger laisse de plus en plus place aux réalités du terrain, surtout l’accès aux services essentiels. Parmi ces services figure l’électricité, largement négligé et sous financé ces dernières années au profit des importations du Nigeria. Quelques jours seulement après le coup d’État qui a renversé Mohammed Bazoum le 26 juillet 2023, le Nigeria a coupé son électricité, qui servait surtout à éclairer la capitale Niamey.

Un paradoxe dans un pays producteur d’uranium, nécessaire à la production de l’électricité nucléaire. Le Niger dispose également d’une ressource qui cette fois, peut profiter aux populations les plus défavorisées : le soleil. Cette ressource naturelle sera de plus en plus canalisée pour produire de l’électricité par le biais des panneaux solaires photovoltaïques. Deux entreprises ont récemment décidé de travailler ensemble pour résoudre ce problème dans les villages nigériens.

Le partenariat pour l’électrification rurale

Il s’agit de d.light, un fournisseur de systèmes solaires domestiques basé à San Francisco aux États-Unis d’Amérique et l’entreprise française Sol ! Groupe. Dans le cadre de ce partenariat élargi à l’ensemble du Sahel, la société d.light, très active en Afrique de l’Est, fournira des lanternes solaires portables, des systèmes solaires domestiques, des onduleurs, ainsi que des appareils associés, notamment des ventilateurs et des téléviseurs.

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La distribution sera donc assurée par Sol ! Groupe qui bénéficie d’une connaissance du terrain local. Comme d’autres fournisseurs de solutions hors réseaux opérant en Afrique, l’entreprise devrait s’appuyer sur le système de payement à l’usage, nécessaire pour des populations rurales vivant souvent avec des revenus faibles. Dans les zones rurales du Niger, à peine 5 % de la population a accès à l’électricité. Dans l’ensemble du pays, seulement 14 % des Nigériens ont accès à ce service essentiel, soit l’un des plus faibles taux d’électrification du continent.

La production d’électricité à grande échelle

À côté de ces systèmes, il faudra également développer des mini-réseaux électriques alimentés au solaire. Ces types d’installations sont capables d’alimenter une communauté, et même un village entier. Le Nigeria voisin, qui est également confronté au défi de l’électrification rurale fait recours à cette solution. Et ça marche, grâce au soutien des partenaires au développement, à l’instar de la Banque mondiale.

Cependant, les systèmes décentralisés seuls ne peuvent pas répondre au défi de l’électricité au Niger. Le gouvernement de transition a inauguré il y a quelques mois, la centrale solaire photovoltaïque de Gourou Banda de 30 MWc construite avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Union européenne (UE). Le Niger a intérêt à se trouver une autonomie énergétique, car il sera de plus en plus difficile d’établir une connexion électrique avec les pays voisins, après son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), au même moment que le Burkina Faso et le Mali.

Jean Marie Takouleu

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